Fin août, Jean Castex a annoncé le déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 130M€ en faveur des tiers-lieux. Pour le Premier ministre, « ils sont le visage de la France qui se réinvente ». Ou se transforme, c’est selon. A Poitiers, le dernier-né de ces espaces hybrides s’appelle Les Feuillants et jouxte la chapelle du même nom, actuellement en pleine rénovation. A la tête de la SAS, Agnès Ramé. Elle a identifié, avec d’autres, « un vrai besoin de lieux atypiques d’échanges et de rencontres », au-delà de la fourniture d’un bureau éphémère, d’une connexion Internet et d’une bonne cafetière. « On veut créer des rencontres professionnelles sur des schémas sur lesquels on n’avait pas l’habitude d’être. Les habitudes de travail changent. Le mélange des savoir-faire crée des synergies hyper-intéressantes. Et puis la crise du Covid a enclenché pas mal de projets d’entreprises. »
Ici, les co-workers traditionnels, indépendants ou salariés en télétravail, auront la possibilité de chercher des compétences via un logiciel spécifique (Cosoft), avec un trombinoscope de tous les adhérents indiquant leur présence ou non aux Feuillants. Expos d’artistes, mini-concerts, ateliers couture, musique, salle de formation, de réunion... Le tiers-lieu mélange volontiers les genres. A peine sa première bougie soufflée, Le Quai, en bordure de Clain, s’apprête aussi à faire évoluer son offre. « Pendant le confinement, l’activité s’est forcément réduite, avance Morganne Derbez, la directrice. Mais nos clients sont revenus avec le besoin de retrouver du lien social. » Ils et elles sont indépendants, auto-entrepreneurs, dans la communication, le marketing... et profitent de « l’effet réseau, la synergie ». Et aussi des événements organisés par les dirigeants. Demande oblige, Le Quai va ouvrir plusieurs places de co-working résidentiel -8 postes de travail aujourd’hui- pour des professionnels en quête « d’un peu plus de stabilité. On s’adapte en permanence et on se nourrit des retours avec un maximum de flexibilité », ajoute la directrice.
A Cobalt, repaire du Réseau des professionnels du numérique en Poitou-Charentes (SPN), on constate aussi un engouement pour le co-working, et ce « depuis quelques mois », dixit Sarah Lopes, chargée de mission. Il y a les habitués et les nouveaux. Des personnes qui quittent leurs locaux pour réduire les coûts ou des cadres « de grandes villes qui ont déménagé ici et travaillent à 100% en télétravail ». Ils seront bientôt une trentaine d’usagers réguliers à pouvoir profiter d’un toit, de contacts, de cours de yoga, d’un afterwork... C’est fou ce que les tiers-lieux se réinventent !
Plus d’infos sur cobaltpoitiers.fr, lequaipoitiers.fr et tierslieudesfeuillants.fr.
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