Théo Riquin sûr de sa force

Le 16 octobre, Théo Riquin a créé la surprise en prenant la 2e place du Grand Slam de Paris, chez les -73kg. Son premier podium international. De bon augure pour le Poitevin qui rêve d’une participation aux Jeux olympiques de Paris 2024.

Steve Henot

Le7.info

Il était là, dans les gradins, jeune spectateur. Inspiré par les exploits qui se jouaient sous ses yeux, il glissait alors à son père : « Je veux devenir champion du monde ». Dix ans plus tard, Théo Riquin est « de l’autre côté », sur le tatami, parmi les meilleurs judokas de sa catégorie. Il n’est pas encore champion du monde, mais s’est distingué le 16 octobre, au Grand Slam de Paris. Le Poitevin a déjoué tous les pronostics en décrochant une très belle médaille d’argent chez les -73 kg. « J’avais un bon sentiment, j’étais à l’aise, bien dans ma tête, commente-t-il. Je savais que j’étais en capacité de le faire. »


La finale s’est jouée à peu de choses. Une vraie joute d’endurance face au Japonais Harada, perdue sur immobilisation. « C’était un gros combat, dur sur les mains. Lui était plus dans son registre… J’étais un peu déçu d’avoir perdu, mais tout de même très content de ma première médaille à ce niveau. » Les tours précédents, le judoka passé par le Judo Vallées du Clain est parvenu à s’imposer contre des grosses pointures de sa catégorie (Iartcev, Makhmadbekov). « La clé était de ne pas me sous-estimer, de prendre les combats les uns après les autres et d’y croire à fond. » Bien lui en a pris.


« Un gros marathon » d'ici 2024


Ce podium a une saveur particulière pour Théo, 3e génération de judokas dans sa famille. 
« Mon grand-père, mon père et mon oncle ont tous fait du judo. Avec ce résultat au Grand Salm, on peut dire que je les ai dépassés ! », sourit le jeune homme de bientôt 23 ans. Cette performance a aussi comme un parfum de revanche. Théo se souvient qu’en 2015, après avoir intégré le Pôle France d’Orléans et glané un titre de champion de France cadets, il avait perdu tous ses combats internationaux. Et craint, alors, de ne pouvoir confirmer son potentiel. « Il y a eu des moments difficiles, reconnaît-il. J’ai ensuite fait trois années en demi-teinte chez les juniors. Au final, on m’a quand même pris à l’Insep, en 2017. » Un vrai gage de confiance.


Aujourd’hui licencié au club de Sainte-Geneviève-des-Bois, le Poitevin s’entraîne -à raison de dix heures par jour- pour s’installer durablement en équipe de France et être de toutes les grandes compétitions internationales. « Je sens plutôt bien mon judo. Ce qu’il me faut, c’est être plus souvent sur les podiums, prendre de l’expérience et m’habituer à ce monde-là. Tout en gérant bien ma récupération. » Car son ambition, à moyen terme, est de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024. Mentalement, il est prêt. « Ça va être un gros marathon sur trois ans. Il n’y aura qu’une place par catégorie, c’est un peu la guerre. Je dois continuer à travailler, mais je suis sur la bonne voie. »


DR - Stéphane Bonnet

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