Le (ré)Confort de Malik Djoudi

Après avoir sorti son troisième album studio à la rentrée, Malik Djoudi poursuit une tournée dans les salles de France. Ce vendredi, le chanteur poitevin fait escale au Confort moderne, un lieu qu’il connaît bien et auquel il reste très attaché.

Steve Henot

Le7.info

Le Confort moderne, ça reste une date particulière dans une tournée ?
« C’est la salle de mes premiers concerts, devant la famille, les amis… Ca fait longtemps que je n’y ai pas joué. Il y a une grande envie, mais aussi un peu plus de stress qu’avant. On a tous été fragilisés par la crise et aujourd’hui, c’est comme si chaque moment était plus important, plus intense… Retrouver la scène cet été a été comme un grand soulagement, un retour à la vie. Et la mienne se trouve là. »

Vous venez de sortir votre troisième album studio, baptisé Troie. Que revêt ce titre ?
« Il m’est venu au tout début du processus de composition. Je me suis imaginé le cheval du mythe, qui s’ouvre et se diffuse partout dans la cité, comme ce disque pourrait le faire. Aussi, je l’ai écrit pendant une période difficile et est alors apparue l’idée d’une bataille. Si c’est une introspection ? J’écris souvent des chansons qui parlent de la vie, de la mienne et là, j’avais besoin d’expier toutes ces choses. Mais le disque n’est pas que ça. »

« Je fais des choses qui me procurent des émotions »

Le ton est en effet plutôt radieux, plus lumineux que vos précédents travaux…
« J’ai eu la chance d’aller à la Villa Noailles, à Hyères, où l’on m’a prêté pendant trois mois un studio dans un décorum rempli de lumière, avec vue sur la mer. J’avais aussi envie d’aller vers des choses plus organiques, de m’entourer de musiciens sur scène... J’ai décidé de faire confiance aux autres et on m’a emmené là où je ne pensais pas aller. Ceci étant dit, j’étais sûr de ne pas me tromper avec ces gens-là. »

L’album comprend aussi des collaborations vocales de choix.
« Je connais Philippe Katerine depuis un certain temps maintenant. Quand j’ai entendu la mélodie du couplet de Eric, immédiatement, j’ai imaginé sa voix dessus. Il a écrit ses paroles et on a enregistré, juste après s’être retrouvés sur le laboratoire Bevilacqua. Lala &ce, je l’ai découverte il y a un an et demi et j’étais impressionné par la façon dont elle fait groover les mots. Enfin, pour Isabelle Adjani, j’ai vu qu’elle m’avait cité un jour dans la presse. Je me suis alors rappelé de Pull Marine, un morceau qui a beaucoup compté dans ma vie. On s’est contacté et dit que ce serait bien de travailler sur un projet artistique. Quelques mots a été long à écrire car je voulais que ce soit délicat, que ça lui aille comme un gant. »

Quelles ont été vos principales influences musicales ?
« Ces derniers temps, j’ai pas mal écouté de hip-hop, de Franck Ocean à Mac Miller… J’aime cette simplicité apparente, cette façon de faire groover les choses avec peu d’instruments. Quand je compose, je m’attache à trouver des choses simples, un beat (un battement, ndlr) qu’on pourrait écouter des heures et des heures sans se lasser. Je fais avant tout des choses qui me procurent des émotions. »

DR - Edgar Berg

À lire aussi ...