Covoiturer plus pour payer moins

Face à la hausse des prix des carburants, les automobilistes optent de plus en plus pour le covoiturage entre leur domicile et leur lieu de travail. Et le mouvement s’accélère. Les plateformes affichent des records d’inscription.

Romain Mudrak

Le7.info

La semaine dernière, à la station du Super U de Saint-Georges-lès-Baillargeaux, le litre de gasoil est passé de 1,87€ le mardi à 2,17€ le lendemain… Soit trente centimes d’augmentation en seulement une journée. La hausse des prix des carburants constatée ces derniers mois s’est accélérée brutalement avec le début de la guerre en Ukraine et les sanctions infligées à la Russie par la communauté internationale. Samedi, le Premier ministre a annoncé une « remise à la pompe de 15 centimes par litre » 
à partir du 1er avril, et pendant quatre mois. « Cela signifie que pour chaque plein de 
60 litres, vous économiserez 9€ », 
a calculé Jean Castex avant d’appeler les distributeurs et les pétroliers à faire un « geste complémentaire ».

Tous les moyens sont bons pour réduire la facture des automobilistes contraints d’utiliser quotidiennement leur voiture pour effectuer leurs trajets domicile-travail. Beaucoup ont déjà opté pour le covoiturage. En six mois, l’application BlablaCar Daily a gagné 500 000 nouveaux inscrits pour atteindre un total record de 2,5 millions de membres en mars.

Vincent, domicilié près de Poitiers est bien content de partager chaque jour un véhicule avec des collègues pour rejoindre le lycée de Montmorillon à une cinquantaine de kilomètres de chez lui, où il enseigne les mathématiques et l’informatique. Les voitures tournent d’une semaine sur l’autre. « Des collègues centralisent les demandes et on s’organise à l’année, précise-t-il. Il n’y a pas de rétributions mais chacun s’engage à participer en emmenant ses collègues. » Ce système de « navettes » existe au sein de l’établissement montmorillonnais depuis plus de dix ans. Mais il prend aujourd’hui une dimension encore plus intéressante en termes d’économies. Une quinzaine de profs s’entraident ainsi. « Pour un trajet de 50km matin et soir, on passe facilement d’un plein toutes les semaines à tous les quinze jours », souligne Vincent. Si lui a choisi récemment de rouler à l’électrique, ses collègues voient la différence. « En plus, c’est un moment de convivialité et on échange sur les difficultés de certains élèves. »

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