Lutter contre le renoncement aux soins

La pandémie de Covid-19 a eu pour effet -durable- d’éloigner les plus précaires des soins auxquels ils ont droit. Pour y remédier, l’Assurance maladie propose des simplifications et services d’accompagnement spécifiques. Piqûre de rappel.

Steve Henot

Le7.info

La Complémentaire 
Santé Solidaire
Apparue fin 2019, la CSS vise à une meilleure protection en matière de couverture santé, pour les personnes à revenus modestes. Elle donne accès à une large gamme de soins sans reste à charge, en complétant les remboursements de l’Assurance maladie obligatoire. Elle ne coûte rien ou moins de 1€ par jour suivant les revenus. 
« Il y a beaucoup de non-recours à ce droit, observe Maryline Lambert, directrice de la Caisse primaire d’Assurance maladie de la Vienne (CPAM). Dans le département, un peu moins de 10% des bénéficiaires ont la CSS. » Depuis le début de l’année, l’offre a fait l’objet de nouveautés bienvenues. Les démarches en ligne via le service Ameli sont simplifiées (renouvellement automatique si la participation financière est inchangée, remplissage des revenus automatisé) et l’attribution est désormais automatique pour les bénéficiaires du RSA. Rappelons qu’il est possible de demander la CSS auprès des maisons France Services.


Le 100% santé
Lui aussi est encore « peu connu du grand public », déplore Maryline Lambert. 
« Son intérêt est de proposer une couverture totale et ça fonctionne plutôt pas mal. » 
La directrice de la CPAM 86 en veut pour preuve la part de 56% sur les actes dentaires (pour un ensemble de prothèses), dans la Vienne. Pour les aides auditives (appareil sans reste à charge), elle est de 34%. « L’optique marche moins bien (12%), elle court pourtant sur une trentaine de montures. Malheureusement, les opticiens n’informent pas suffisamment sur cette offre. » La profession a pourtant une obligation d’affichage et s’expose à des pénalités financières en cas de manquement. « Il s’agit aussi de garantir une égalité de concurrence », ajoute Maryline Lambert.


La Mission 
accompagnement santé
Ce service a vocation à soutenir les assurés qui sont en difficulté d’accès aux droits ou aux soins, en renoncement ou en fragilité face au numérique. Et les besoins sont importants : 41,3% des soins « renoncés » sont les soins dentaires prothétiques et conservateurs et 32,5% concernent les actes de spécialistes. Proactive, l’équipe de la Mission accompagnement santé effectue des permanences chez ses partenaires sociaux afin de détecter des profils en rupture de droits. C’est ainsi que des assurés ont pu bénéficier d’un suivi spécifique vaccination Covid et de sessions de vaccination organisées dans les associations (Restos du cœur, Secours populaire, etc.) durant la crise. En cas de refus de soins illégitime, une commission de conciliation peut intervenir pour défendre l’accès aux soins de l’assuré. Un médiateur de la CPAM est aussi là pour renouer le lien, en cas d’interruption des soins.


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