Le pouvoir des mots

Le Regard de la semaine est signé Cristiane Santos-Bodin.

Le7.info

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A quoi bon connaître les mots si nous ne savons pas comment nous en servir ? 
J’ai toujours été une passionnée des mots, de cet univers vaste et délicat. La langue française en compte plus de 60 000. Comme locuteur/scripteur non natif, j’en choisis dans mon quotidien encore davantage ! Les mots sont pour moi synonymes de liberté et de partage. Et écrire me permet d’utiliser cet outil essentiel à la communication pour échanger avec l’autre. C’est donc avec grand plaisir que j’ai accepté de faire un pas de côté en intégrant le groupe de rédacteurs Regards. Je suis une écrivaine en herbe et j’ai carte blanche pour écrire ce que je veux. Il faut bien sélectionner le thème de départ. Rien de plus adapté que le... métalangage. Mon franc-parler m’aidera peut-être, mais suis-je à la hauteur ? Et si je franchis la ligne rouge qui cerne les mots vilains ?... Difficile d’adopter un sujet qui tombe à pic dans ce monde hyperactif et changeant.

De nos jours, les personnes donnent libre cours à leurs pensées, notamment sur Internet. C’est dans l’air du temps que de verbaliser sa pensée sur un réseau social. Nous sommes livrés à un spectacle où les idées reçues affluent. Les « intentions » d’une pensée ou d’un discours, auparavant en filigrane, coulent tous azimuts, sans barrière. Des « pseudo-spécialistes » écrivent sur des domaines divers, parfois même en dépassant les bornes. Ce type de propos crée des microcosmes, fait des vagues et entretient un cercle vicieux. Quand j’ai parlé de liberté au début de l’article, j’ai oublié de dire que les mots me permettent d’être libre, mais ma liberté doit respecter celle des autres.

Le mot devrait être un facteur de cohésion et ses usagers des maillons d’une chaîne constituant ainsi un cercle vertueux où chacun exprime son raisonnement. Et pour que l’atmosphère bon enfant soit privilégiée, hors de question qu’un interlocuteur campe sur ses positions puisque l’échange est le but du langage. A quoi sert le langage si ce n’est pas pour établir la communication ?

Je dois vous avouer que mon mot de prédilection c’est trait d’union. C’est un mot plein de pouvoir puisqu’il rassemble ce qui s’est fragmenté, il reconstitue des morceaux. A mon sens, cela devrait être le vrai office des mots. Et vous, quel mot vous séduit le plus ? Vous en servez-vous pour unir ou pour fragmenter ?

CV express
Native de Rio de Janeiro, j’ai fait mes études en français/portugais. Actuellement, je travaille auprès des migrants en tant que formatrice FLS. J’adore mon métier car le contact avec d’autres cultures me permet d’être plus consciente de mon rôle dans ce monde.

J’aime : mon fils, Rio, Gaël Faye, la musique et la culture brésiliennes, Edgar Morin, Charles Aznavour, Simone Veil, faire la cuisine, être à la plage, danser les yeux fermés, les paysages en pleine nature, la sociologie, l’eau de coco et les couchers de soleil à Rio, tous les arts, le Pays basque. 

Je n’aime pas : les incivilités, être sous pression, me réveiller tôt, les mouches, les parfums à la noix de coco, l’injustice sociale, l’injustice tout court, la jalousie.

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