La face cachée de Pølar Moon

Quatre ans après un premier EP remarqué, Pølar Moon vient de sortir son premier album, Aura. Formé à Poitiers, ce trio aux horizons musicaux divers délivre une pop singulière, aux sonorités à la fois acoustiques et futuristes. Rencontre.

Steve Henot

Le7.info

Ils commençaient à s’impatienter de ne pouvoir le partager… Après des mois d’attente, les trois membres de Pølar Moon ont enfin sorti Aura, leur premier album. Initialement prévu pour 2020, ce disque mêlant avec brio folk psychédélique et pop électro a été percuté de plein fouet par la crise sanitaire. Comme tant d’autres projets artistiques. « Le confinement a tout retardé, souffle Guillaume Bernard. Cela aurait été compliqué de sortir l’album sans date de concert derrière… »


Pølar Moon est né d’une rencontre « imprévue » entre des univers musicaux en apparence éloignés, un soir de 2015, lors d’un concert au bar poitevin Le Cluricaume, à Poitiers. D’un côté, Guillaume Bernard, guitariste du groupe de rock progressif Klone et Julien Lepreux, compositeur de musique contemporaine et producteur de plusieurs projets de synthpop avec Malik Djoudi ; de l’autre, la chanteuse Julie Trouvé, moitié du duo pop-folk Kokopeli. Tous trois se sont d’abord réunis autour de compositions folk planantes et d’un chant en anglais, notamment influencés par The Dø. « On a été créatifs d’emblée, plein de choses fusaient », se rappelle Guillaume.


Des dates 
pour début 2023

Depuis un premier EP paru en 2019 (Rituals), le projet a évolué. Des textes en français se sont glissés sur Aura, se mariant même à l’anglais (Météore). 
« Ça faisait longtemps qu’on avait envie d’avoir des paroles dans notre langue maternelle car la base de notre culture musicale est francophone », souligne Guillaume. Un challenge pour Julie. « Je n’étais pas du tout habituée à chanter en français. Musicalement, c’est différent, ça change la voix, confie la chanteuse. Au début, c’était un exercice au sens cool du terme. Maintenant, j’adore ! » 
Des morceaux davantage électro, « plus sombres et épurés » ont aussi fait leur apparition, parce que plus adaptés au format live 
en trio. « Il y a clairement deux périodes de création sur cet album », convient Guillaume.


La scène est la prochaine étape pour Pølar Moon, qui s’est déjà produit au Supersonic, à Paris en 2019, et à la Maison des étudiants de Poitiers en 2020. Fin novembre, le groupe entrera en résidence au Confort moderne pour retravailler son set, avant une dizaine de dates qui s’étaleront sur le début d’année. Guillaume et Julien étant susceptibles d’être retenus par leurs autres projets en 2023, trois musiciens poitevins pourront être appelés à assurer l’intérim (Léo Barré, Lucien Saurin, Tom Blaineau). Dans cette grosse période de promotion, Pølar Moon espère retenir l’attention des diffuseurs et de la presse spécialisée pour se faire connaître. Avant, probablement, de sortir de nouveaux titres. « Guillaume a toujours 1 000 morceaux sous la patte, sourit Julie. On a déjà de quoi faire un deuxième EP. »

DR - Cindy Canto

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