Robots : l’invasion a commencé

Une dizaine d’enseignants de collèges et lycées de l’académie participent pour la première fois au programme « Yes we code » de la fondation C’Génial. Ils bénéficient d’un kit de robotique et d’une formation pour mener des projets dans leur établissement. L’objectif ? 
Doper l’attractivité des sciences.

Romain Mudrak

Le7.info

Et si des élèves de la Vienne remportaient la RoboCup France en mars prochain ? Ce serait d’autant plus fort que la finale nationale de ce concours de robotique se déroulera pour la première fois en région, à Bordeaux. Mais on n’en est pas là ! La vraie nouveauté de cette année, c’est l’entrée de neuf établissements de l’académie de Poitiers dans le programme « Yes we code » de la fondation C’Génial pour la promotion des sciences. Les enseignants coordinateurs ont reçu des kits d’objets connectés d’une valeur de 
1 500€ comprenant des cartes programmables et des accessoires. Ils ont tous suivi une journée de formation qui s’est déroulée la semaine dernière dans les locaux de l’Ecole académique de formation continue, sur la Technopole du Futuroscope. Enfin, ils bénéficient d’un réseau de collègues aguerris pour les aider.

Dans leurs cours de technologie, sciences pour l’ingénieur, physique, mathématiques ou encore au sein d’un club ouvert sur la pause méridienne (lire ci-contre), ils vont mener avec leurs élèves des projets de robotique concrets. « Le robot rend tangibles des notions d’algorithme, de code et de programmation avec un droit à l’essai et à l’erreur, c’est une pédagogie active très efficace », souligne Jean-Denis Poignet, directeur académique pour le numérique éducatif (Dane).

Cette démarche, qui peut allier plusieurs disciplines, a le mérite de rendre les sciences concrètes, voire ludiques. En cela, « Yes we code » participe à l’attractivité des mathématiques en berne depuis quelques années. « Je suis très contente que ce programme ait lieu dans l’académie de Poitiers qui est un peu en retrait dans le domaine de la robotique, estime la rectrice Bénédicte Robert. C’est un secteur économique important et le lien est évident avec le numérique dans lequel l’académie se veut pilote. » Elle souhaite par ailleurs qu’« un effort particulier soit réalisé pour attirer des filles dans ce programme ». 
Elles sont toujours moins nombreuses que les garçons à poursuivre des carrières scientifiques. A coup sûr, si une équipe de la Vienne parvenait à se qualifier pour la RoboCup, pas mal de verrous sauteraient alors.

SUR LE TERRAIN
Des projets concrets dans la Vienne

Un poulailler connecté. C’est le projet mené cette année par des élèves de l’ensemble scolaire Jean-Moulin de Montmorillon dans le cadre de Yes we code ! L’objectif est plutôt malin puisqu’il s’agit de prévenir les vols de poules et le passage des renards. Pour cela, élèves et enseignants utiliseront les moyens contenus dans le kit et ceux du fablab de l’établissement en collaboration avec les jeunes créateurs d’entreprise qui le fréquentent. D’autres vont plancher sur un projet de robots de compagnie pour les personnes seules ou hospitalisées. Plusieurs établissements de la Vienne sont déjà engagés dans le programme Yes we code ! A l’image aussi du collège Camille-Guérin de Vouneuil-sur-Vienne où un club sciences se réunit sur la pause méridienne à partir de cette semaine pour réaliser notamment un capteur de CO2 et une alerte canicule, bien utiles par les temps qui courent.

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