Un béguinage pour une troisième vie

Modèle d’habitat inclusif inédit dans la Vienne, un béguinage vient d’accueillir à Montmorillon ses premiers locataires. Une solution sécurisée pour se prémunir de l’isolement en bénéficiant d’un accompagnement individualisé.

Claire Brugier

Le7.info

Basée à Perpignan, l’association Vivre en béguinage vient d’ouvrir à Montmorillon son sixième béguinage depuis 2019. Au total, 26 logements -17 T2 de 54m2 et 9 T3 de 68m2-, assortis d’une salle de convivialité, ont poussé rue des Mines. Adossés à des espaces partagés, ils répondent à un modèle d’habitat inclusif jusqu’à présent inédit dans la Vienne. « Le béguinage repose sur trois piliers, explique Aurélie Renaud : 
le vivre-ensemble, la santé, la sécurisation et la préservation de l’autonomie, et enfin l’inclusion sociale. » Le modèle peut être vertical ou horizontal autour d’un îlot central, comme à Montmorillon où les premiers béguins ont commencé à emménager la semaine dernière. 
« Beaucoup viennent pour se rapprocher de leurs enfants qui habitent dans le secteur, mais on voit aussi arriver des locaux », 
constate la responsable de l’action sociale rappelant que « le béguinage n’est pas qu’un loyer mais quelque chose qui va casser l’isolement ». Il implique de facto une forme de vie en communauté, « sans l’aspect religieux qu’il avait à l’origine évidemment ». Trois réunions permettent en amont aux futurs habitants de se rencontrer. « Il n’y a pas de sélection sur des critères de perte d’autonomie. Les béguins doivent juste adhérer aux valeurs de l’association et partager le projet », assure Aurélie Renaud qui observe « une moyenne d’âge d’environ 75 ans, majoritairement des femmes » et, souvent, la volonté de « préparer une troisième vie avec des gens de leur âge ».

Nouvelles problématiques

Le concept de béguinage inclut une coordinatrice du projet de vie sociale et partagée. Elle sera présente sur le site de Montmorillon quatre jours par semaine avec pour missions de réguler le vivre-ensemble, proposer des activités communes, notamment autour de la perte d’autonomie, et accompagner chaque béguin individuellement, en le mettant si besoin en relation avec des structures locales. 
« Elle a aussi un rôle de vigilance et de repérage de fragilités », précise Aurélie Renaud. Pour un T2 à Montmorillon, il faut compter 453€, auxquels s’ajoutent 50€ de charges locatives, une adhésion de 39€ et 30€ pour l’accompagnement, soit un total de 572€ par mois.

Porteuse d'un projet d'habitat inclusif, l’association Vivre en béguinage a reçu du département l’Aide à la Vie Partagée déployée depuis 2021 en France. Dans la Vienne, un deuxième béguinage devrait voir le jour à Smarves en 2024.

 

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