La piscine, oasis ou mirage ?

Le rythme de construction des piscines individuelles a ralenti légèrement l’année dernière en France. La nécessité d’économiser l’eau jouera-t-elle sur l’activité des piscinistes ? Les professionnels restent confiants.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans la Vienne comme ailleurs, l’été brûlant de 2022 a laissé des traces durables sur toutes les activités humaines, alors même que la sécheresse printanière fait planer le doute sur de nouvelles pénuries d’eau. Dans ce contexte, le débat autour des « bassines » agricoles n’occulte pas la réflexion autour des bassins d’agrément. La Fédération française des professionnels de la piscine et du SPA (FPF) confirme « un léger ralentissement de l’activité l’année dernière, à relativiser vu les deux dernières années exceptionnelles. Il s’est construit 
70 000 piscines enterrées contre 85 700 en 2021 », précise Joëlle Pulinx, déléguée générale de la FPF.

En clair, l’engouement des particuliers pour la piscine ne faiblit pas, même si leurs choix s’orientent davantage vers « des 
plus petits bassins, moins profonds mais mieux équipés ». 
Le volume d’eau au premier remplissage est ainsi passé de 73m3 dans les années 
1990 à 39m3 aujourd’hui. La FPF estime par ailleurs qu’une piscine de 4x8m nécessite 15m3 par an. « Moins qu’une fuite de robinet estimée à 35m3 », 
détaille Joëlle Pulinx. Qui insiste : 
« L’utilisation de l’eau pour les piscines a été réduite de 45% en vingt-cinq ans. L’ensemble du parc -3,2 millions de piscines privées- ne représente que 0,15% de la consommation d’eau nationale. » Si les professionnels montent déjà au créneau, c’est parce qu’ils craignent que les arrêtés préfectoraux affectent leur travail dans les semaines et mois à venir. « Il ne faut pas que l'Etat se trompe de combat, assure Laurent Loiget, dirigeant de Concept Piscines Abris. Ce n'est pas l'arrêt de notre activité qui remplira les nappes phréatiques. »

Les ouvrages soumis à déclaration préalable de travaux -ou permis de construire pour les bassins de plus de 100m2- pourraient-ils, à l’avenir, ne plus recevoir d’autorisation ? Dans certaines communes du Sud de la France, c’est déjà le cas. Et dans la Vienne ? « Les premières restrictions ne s’appliquent qu’aux plans d’eau extérieurs, indique la préfecture. Nous appelons pour l’instant à la vigilance et à la sobriété sur les autres usages. » En 2022, deux arrêtés en date du 13 mai et du 19 juillet avaient interdit « le remplissage, la vidange et la remise à niveau des piscines privées ». Des contraintes qui ne s’appliquaient qu’à la marge aux professionnels de la piscine car une dérogation existait pour les nouvelles constructions si les travaux avaient débuté avant la signature de l’arrêté préfectoral, la déclaration d’ouverture du chantier faisant foi. Bis repetita en 2023 ?

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