Vivre dans le passé pour affronter le présent

Pour Gabi, le rétro est bien plus qu’une passion, presque un art de vivre. Pin-up moderne, la Baillargeoise parle de thérapie et a créé une association destinée aux autres femmes.

Charlotte Cresson

Le7.info

A 44 ans, Gaëlle Billière alias Gabi vit à travers les époques. Cette femme tatouée, vêtue comme dans les années 1950, et sa maison atypique de Saint-Georges-lès-Baillargeaux vous transportent telle une machine à remonter le temps. Dans le salon, les postes de radio des années 1940 « côtoient » 
une pompe à essence du milieu du siècle dernier et des distributeurs de confiseries des années 1980. La passion du vintage est omniprésente. Son attirance pour le rétro, Gabi l’a découverte pendant son enfance. 
« Dès toute petite jusqu’à l’adolescence, mes parents m’emmenaient dans des brocantes chiner le week-end. Mon père était féru d’objets de la période napoléonienne, tandis que c’étaient les objets colorés et aux formes particulières des années 1950 qui me plaisaient », 
se souvient la passionnée. Mais le déclic, qui transformera cette passion en mode de vie, n’intervient que plus tard. « Quand mes parents sont décédés, je me suis rendu compte qu’il fallait que je profite de la vie. Je fréquentais déjà des festivals de voitures anciennes quand mon look atypique a été repéré par un photographe. Depuis, je suis modèle photo. » Ses tenues et accessoires vintage lui permettent de participer à plusieurs défilés locaux dans lesquels Gabi « trouve beaucoup de plaisir ». 


Atip’ink pin-up club

Touchée par le deuil et la dépression, Gabi voit ces activités comme un moyen de « se canaliser ». L’an dernier, les retours positifs l’ont poussée à créer sa propre association. Fragilisée par la maladie, la quadragénaire n’a pas hésité à demander de l’aide pour effectuer les démarches administratives et créer officiellement Atip’ink pin-up club, en juillet 2023. Son objectif ? « Aider les femmes mal dans leur peau à retrouver leur féminité. » Introvertie, en voie de guérison, Gabi a découvert un exutoire à travers ce look qui la rend fière. « J’ai pu m’en sortir grâce au rétro et cela m’a donné l’envie d’aider les autres. Dans l’association, il y a des femmes mal dans leur peau. Mon but, c’est que l’on puisse se retrouver pour partager autour d’une passion commune et ainsi se sentir plus fortes », explique-t-elle. Les membres d’Atip’ink pin-up club participent à plusieurs événements rétro ou caritatifs mais animent également des activités auprès des personnes âgées. « J’adore le rock de l’époque et pouvoir échanger avec des gens qui ont vécu dans les périodes qui nous passionnent est un réel plaisir. » 
Aujourd’hui, le planning de l’association est plein et compte même une date en 2025. Gabi, elle, vit encore avec une lourde dépression mais tient le coup grâce à sa passion. Toujours pleine d’idées, elle voudrait « développer des stages de danse burlesque ou de swing et poursuivre les événements caritatifs ». Et ne lui dites pas que la pin-up est démodée et sexiste, celle de 2024 a désormais une tout autre image !

Crédit : Gwen Photographie

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