Marc Horeau : « Des soldats 
de l’environnement »

Le colonel hors classe Marc Horeau dirige le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Vienne depuis le 1er février 2024. Entre recrutement de nouveaux volontaires et adaptation au réchauffement climatique, sa feuille de route est épaisse.

Arnault Varanne

Le7.info

Vous avez passé sept ans comme directeur du Sdis de la Mayenne. Les deux départements sont-ils comparables ?
« Cela reste deux structures à taille humaine avec d’excellentes relations entre les services. Elles sont simples et efficaces. Après, la Vienne est beaucoup plus vaste que la Mayenne (6 500km2 contre 
3 500). On appréhende les délais d’intervention de façon différente puisque le nombre de centres de secours (45 contre 42) est presque équivalent. L’autre sujet concerne les zones de risque. On a ici des risques accrus sur des feux de forêt ou d’espaces naturels, des axes de circulation chargés et à enjeu, des pôles touristiques majeurs, ainsi qu’une centrale nucléaire. Le partenariat avec EDF est à ce titre excellent. »

Quid du recrutement de nouveaux volontaires, qui reste une préoccupation ?
« Au-delà de nos 220 professionnels, une centaine de volontaires arrêtent tous les ans, en moyenne après 11 ans et demi à 12 ans d’engagement. Nous en recrutons autant (de 
16 à 60 ans, ndlr), le solde s’équilibre. Mais il reste un sujet : 
améliorer la disponibilité en journée. On doit développer des conventions avec les employeurs publics et privés. En réalité, le temps de travail n’est amputé que de 1h15 à 1h30 par mois. C’est raisonnable. »

Comment appréhendez-vous le risque de feux de forêt, accru avec le réchauffement climatique ?
« On est passé de la notion de soldat du feu à celle de soldat de la vie (80% de secours à la personne, ndlr). Nous sommes aussi désormais des soldats de l’environnement. Depuis 2022, l’ensemble des acteurs ont pris conscience de l’enjeu du dérèglement climatique. L’Etat a mis en place une enveloppe financière sur le pacte capacitaire pour renforcer la lutte contre les feux de forêt et d’espaces naturels. Dans la Vienne, nous allons investir dans seize engins incendie d’ici 2027. Cela représente 4M€. Nous développons aussi des partenariats avec les agriculteurs pour que nous puissions pré-positionner des engins à proximité de zones sensibles lorsque les moissons démarrent. »

Les effectifs du Sdis seront régulièrement mobilisés en dehors de la Vienne. Est-ce que ce sera le cas pour les Jeux olympiques ?
« Oui, 59 sapeurs-pompiers seront en renfort à Bordeaux pour le tournoi de football olympique et sur la plaque parisienne, dans l’Essonne exactement. »

Le Département a voté son bugdet dans la douleur la semaine dernière. Le Sdis est-il impacté ?
« Le budget du Sdis a été voté, ce qui va nous permettre de mener les projets sur lesquels nous sommes engagés, à savoir le remplacement de véhicules d’intervention, la construction du centre de secours de Lencloître, la réhabilitation de celui de Châtellerault, mais également le remplacement de tous nos serveurs opérationnels et administratifs. Mes prédécesseurs ont bien géré le budget du Sdis, à moi de donner de la visibilité aux élus jusqu’en 2028, malgré les aléas. Le budget carburant reste par exemple très élevé, 455 000€ en 2023. »


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