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Ils s’étaient croisés dans quelques soirées et événements de connaissances communes avant d’associer leurs talents. Victor Pain et Gwen Courtois ont un point commun : une passion infinie pour la culture antillaise. « Comme si Gwen avait, dans une autre vie, vécu aux Antilles ! », plaisante le co-fondateur de Twopical 86. Le Martiniquais a débarqué en métropole à la vingtaine, il a aujourd’hui 53 ans. Depuis un an et demi, la jeune association se démultiplie sur le terrain culturel pour « rassembler, partager et transmettre », ses trois missions cardinales. Et quel autre vecteur que la musique carnavalesque pour « faire danser les enfants et sourire les mamies » ? Le Monde en fête, l’Urban Trail 2024, Noël, le carnaval de la Gibauderie, la récente course de caisse à savons de Mirebeau, la fête de la musique samedi(*)... Tous ces événements et d’autres encore ont profité de la joyeuse bande d’une vingtaine de percussionnistes, dirigés par Wesley Aigle, responsable artistique.
Depuis octobre 2024, Victor et ses acolytes arpègent leurs gammes tous les dimanches à l’Institut Larnay ou carrément dans les jardins publics lorsque la météo le permet. Toms, toms basses, grosses caisses, fûts... A chacun son instrument pourvu que le plaisir soit contagieux ! « Moi-même, je n’avais jamais joué, ma mère m’en a empêché car cette musique était liée à l’esclavage. » Monsieur le président, originaire de Schoelcher, veut faire en sorte que Twopical 86 parle à tout le monde. A commencer par les étudiants ultra-marins qui sont, selon lui, « comme des poissons qu’on lâche dans un océan, perdus », lorsqu’ils arrivent à Poitiers. « On veut être un repère pour eux. » Autre public visé : « Tous ceux qui ont voyagé dans les Caraïbes et souhaitent retrouver l’ambiance qu’ils ont connue là-bas et les enfants nés en métropole voulant se reconnecter à leur langue, leur patrimoine. »
Au-delà de la musique, la structure explore d’autres aspects de la culture antillaise, notamment la couture, la danse et la cuisine. Ils et elles sont une cinquantaine à grossir ses rangs, pour l’instant. Mais Victor ne désespère pas de conquérir d’autres cœurs. Ses deux enfants de 18 et 13 ans semblent jusque-là rétifs, mais peut-être qu’avec le temps... Le cofondateur de Twopical 86 ne force pas les choses. « Fier de [ses] racines » et d’apporter sa contribution au rayonnement des Antilles à Poitiers.
(*)Un ensemble de percussions traditionnelles sera samedi devant le restaurant Noukaz, 3, rue Saint-Nicolas à Poitiers, et en déambulation dans les rues de la ville. Plus d’infos sur Facebook, Instagram et TikTok Twopical86.
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