Le MOOP, 
un musée peu ordinaire

Et si vous deveniez l’un des « artistes » exposés au Musée des objets ordinaires de Poitiers, l’éphémère MOOP ? Pour cela, rien de plus simple : il suffit de déposer un objet au centre d’animation de Beaulieu. Vernissage le 27 juin.

Claire Brugier

Le7.info

Dans le hall du centre d’animation de Beaulieu, les étagères ont commencé à se garnir. Le Musée des objets ordinaires de Poitiers, ou MOOP, prend doucement forme, au gré des souvenirs que les habitants y déposent, ici sous la forme d’un moulin à café et d’une photo en noir et blanc, là d’une balance en plastique, d’un Minitel, d’une ardoise d’écolier, d’une bobine de film… Le concept, imaginé par le Théâtre de cuisine, a beaucoup voyagé depuis sa première au festival des arts de la marionnette à Mirepoix (Ariège). Il a même eu le temps d’être éclipsé par d’autres créations de la compagnie marseillaise. « Je l’ai découvert il y a quelques années à un festival à Quimper », confie pour sa part Céline Bergeron. Séduite par ce concept de projet artistique participatif, la responsable programmation et médiation du centre d’animation de Beaulieu a demandé au Théâtre de cuisine d’installer son MOO à Poitiers, entre la fin de la saison des spectacles et le festival Beaulieu en scène. Dûment formés par les artistes de la compagnie Katy Deville et Christian Carrigon, ses collègues et elle sont devenus les « veilleurs » de ce musée pas comme les autres, qui mêle le collectif et l’intime, le léger et le profond, l’ordinaire et le précieux.

Histoires vraies… ou pas

Chaque pièce exposée -anonymement- au MOOP est assortie d’une étiquette à œillet qui commence par « Moi, mon grand-père… » ou « Moi, ma grand-mère… ». « C’est la règle », 
sourit Céline. Et le préambule à « une phrase accrocheuse qui nous embarque dans un univers en quelques mots, de préférence avec une pointe d’humour. » Exemple : « Moi, mon grand-père nous soufflait dans les bronches » pour accompagner un petit soufflet. Ou encore « Moi, mon grand-père il gobait tout » accroché à un coquetier. « Ça peut être une histoire vécue ou non, réelle ou pas, on s’en moque !, 
rassure la gardienne de cet étonnant musée éphémère. L’objectif est plus de susciter l’émotion, d’offrir aux visiteurs l’occasion de replonger dans leurs propres souvenirs, de voir comment un objet ordinaire peut porter quelque chose de très ancré dans une histoire personnelle. » 
Et faire écho à d’autres histoires familiales ou autres. « Il n’y a pas de phrase parfaite, c’est la démarche qui compte. C’est facile, immédiat et ouvert à toutes les générations, aux adultes comme aux enfants. »


Les habitants du quartier et plus largement de la ville sont invités à participer jusqu’au 
27 juin, date du vernissage de la collection Beaulieu 2025 qui sera visible jusqu’au clap de fin du festival Beaulieu en scène, le 29 juin.


Permanences (à privilégier) pour le dépôt d’objets, jeudi de 16h à 19h, et vendredi de 16h à 19h. Renseignements : 05 49 44 80 40 ou beaulieudanse@centredebeaulieu.fr.

À lire aussi ...