A Poitiers, le conseil municipal de ce soir a été très mouvementée. Maryse Desbourdes, élue de la liste « Pour une alternative à gauche », a bien souvent mis le feu aux poudres. Tour d'horizon des points de friction.

Florie Doublet

Le7.info

> Lors du Conseil communautaire de mars, la réforme des collectivités territoriales faisait déjà des remous. De nombreux élus craignaient que la loi ne pénalise les petites communes : sur les 63 sièges (au lieu de 84 actuellement), 31 seront attribués à Poitiers. Cette fois encore, des voix se sont élevées. « L'accord sur la répartition des conseillers communautaires s'inscrit dans la continuité de la loi territoriale de Sarkozy, regrette Maryse Desbourdes (Pour une alternative à gauche). Après l'avoir mollement contesté, le gouvernement Hollande l'applique avec le même argument : faire des économies. »

> La Ville de Poitiers a signé un « Contrat Local de Santé ». Ce dernier permet « la coordination des financeurs, des acteurs et des politiques publiques qui agissent sur la santé », a expliqué Régine Faget Laprie, élue déléguée à l'Action sociale, à la Santé, aux Personnes âgées et à la Petite enfance. Des fiches d'actions thématisées (éducation à la sexualité, accès à l'alimentation des publics précaires, dépistage de l'obésité...) ont été rédigées. Certains élus se sont montrés critiques. « Dépister l'obésité semble assez facile, mais il est déjà trop tard. Ne serait-il pas préférable de dépister les sujets à risque ? », s'est interrogée Christianne Fraysse, porte-parole du groupe EELV. « Ce contrat ne pourra pas résoudre la question fondamentale de la santé et de sa prise en charge dans un contexte d'austérité qui ne donne pas la priorité à cette question », a pour sa part estimé Maryse Desbourdes.


> Dans le cadre du réaménagement de deux rues de Poitiers, le bailleur social Sipéa souhaite créer une société dédiée à ces opérations. La Ville est actionnaire à hauteur de 56,94 % et siège au conseil d'administration de Sipéa. Le bailleur social doit donc demander l'accord de la municipalité avant de monter la future société. « Dans l'affaire, s'il y a perte, les impôts locaux viendront combler les trous. Et au final, pour dégager un bénéfice, ce sont les acheteurs ou locataires qui vont payer l'addition », s'est indignée Maryse Desbourdes. « Je ne partage pas l'idée qu'un bailleur social doive prendre des risques », a déclaré Patrick Coronas (Groupe communiste). Quatre élus se sont abstenus.

> En avril, la Ville de Poitiers a reçu les mesures de la carte scolaire pour la rentrée 2013. Huit postes vont être créés dans le cadre de l'action « Un maître de plus que de classes ». L'école élémentaire Alphonse-Daudet sera privée de sa Cliss (classe pour l'inclusion scolaire d'enfants atteints de troubles des fonctions cognitives). Une classe ordinaire de l'école maternelle Jacques Brel sera également fermée. Une décision que ne cautionne pas Laurence Vallois-Rouet, élue déléguée à l'Education. « Regretter la fermeture des deux classes, c'est l'accepter comme une fatalité, s'insurge Maryse Desbourdes. Nous voudrions plutôt que le conseil municipal dénonce la suppression de places et demande le rétablissement des postes de Rased. »

> Le maire de Poitiers est sorti de ses gonds après une réflexion de... Maryse Desbourdes sur le problème du logement de familles « Roms » qui ''squattent'' des locaux. « Quand on appelle le 115 qui, normalement, a pour objectif de trouver un hébergement d'urgence, on répond qu'il n'y a plus de place. La seule solution ? L'expulsion. Ce n'est pas tenable ! » Alain Claeys a répondu en élevant le ton : « Il est de mon devoir de ne pas laisser ces populations dans des logements insalubres. C'est facile de se dire plus humaniste que les autres. »

 

À lire aussi ...