Un étudiant sur quatre travaille

Les « 3e année » de Sciences éco aiment triturer les chiffres. Cette fois, ils ont étudié les dépenses de leurs camarades. La plupart d’entre eux sont obligés, pour vivre, de travailler l’été ou même durant l’année.

Romain Mudrak

Le7.info

Liu Meng Meng est chinoise. En troisième année de Sciences économiques, elle bénéficie d’un accord signé entre la France et son pays d’origine pour étudier un semestre à l’université de Poitiers. Mais les fins de mois sont dures pour tout le monde, et pour gagner de l’argent, Liu doit travailler la journée dans un domaine qui n’a rien à voir avec son cursus : « J’ai un emploi de femme de ménage dans un hôtel. Je m’y rends tous les jours de 10h à 15h, ce qui m’oblige à rattraper des cours. Mais, au moins, le déjeuner est offert. »

Les parents au secours


Ce n’est pas la seule dans ce cas. Comme elle, 24% des étudiants de l’université de Poitiers travaillent –par choix ou par obligation- pour subvenir à leurs besoins. Autrement dit, un quart de la population étudiante poitevine use à la fois ses fonds de culotte sur les bancs de l’amphi et ses mains à l’usine.
L’enquête menée par la promotion de « 3e année » de Science éco auprès d’un échantillon représentatif de 1 879 personnes en dit long sur les conditions de vie des étudiants. On remarque ainsi que 72% des individus interrogés travaillent durant l’été pour s’assurer un pécule. 40% perçoivent une bourse sur critères sociaux et, plus surprenant encore, 80% admettent demander l’aide financière de leurs parents.
Les analystes en herbe ne sont pas encore venus à bout des résultats de cette enquête. Toutefois, l’analyse des dépenses des étudiants sondés permet de relativiser le propos. Poitiers demeure le pays où la vie est moins chère, comme une autre enquête de l’Association fédérative des étudiants de Poitiers (Afep) l’avait démontré en septembre 2009. Ils dépensent, en moyenne, 493€ par mois, contre 521€ dans d’autres villes semblables (chiffres publiés par Le Figaro en 2009).
 
Une économie de 150€ sur les loyers
Le poste principale concerne le loyer. Il s’établit, en moyenne, à 230€ par mois, contre 384€ ailleurs en France. Or, cette donnée n’est pas négligeable, car 46% des étudiants ont quitté leurs parents. Parmi eux, 23% ont décidé de vivre en résidence universitaire, 43% louent un appartement dans le privé et 20% préfèrent la colocation. C’est d’ailleurs l’option choisie par Liu Meng Meng. Elle s’est s’installée avec d’autres Chinois : « Je n’ai pas trouvé de Français ! Mais finalement, vivre avec des étudiants qui parlent la même langue, c’est rassurant ! » Les études ne doivent quand même pas se transformer en punition.

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