Le ministère de l’Intérieur a confirmé la semaine passée la mise en application, au 1er juillet 2012, du décret rendant obligatoire la présence d’un éthylotest dans les véhicules particuliers. Réactions…

Arnault Varanne

Le7.info

Après le gilet jaune et le triangle de signalisation, le «petit sac» jetable. Confirmation en a été faite la semaine passée par le ministère de l’Intérieur : à partir du 1er juillet 2012, quiconque ne pourra pas justifier de la présence d’un éthylotest dans sa voiture sera en infraction avec la loi. L’application de la mesure annoncée, fin novembre, par Nicolas Sarkozy, était initialement programmée pour le mois de mars. Elections obligent, elle a été repoussée d’un trimestre. «Mais, c’est désormais certain, elle verra le jour», assure Joseph Dupeyron.

Le directeur de la délégation départementale de la prévention routière est tout à sa joie. «Pour nous, qui luttons au quotidien contre les violences routières, tout acte préventif est une bonne nouvelle. Avec cette mesure, l’Etat espère renforcer le libre-arbitre des conducteurs. C’est une décision qui va dans le bon sens, celui de la responsabilisation.»
De la volonté de prévention à l’acte répressif, il n’y a souvent qu’un pas. Joseph Dupeyron sait, lui aussi, que l’un ne va pas sans l’autre. «Nous n’avons pas vraiment le choix, éclaire-t-il. Pour 2012, l’Europe à fixé une mission à la France : passer en dessous de la barre des trois mille morts, chaque année, sur les routes. Aujourd’hui, nous en sommes à 3970 exactement, dont près d’un tiers dues à l’alcool. Tout ce qui concourt à la réduction de ce bilan est bon à prendre.»

La démarche est certes louable, mais nul n’est dupe. Le fait d’avoir en permanence un éthylotest à 1€ sous son siège ou dans sa boîte à gants ne règlera pas toutes les incivilités. «Un bilan sera rapidement effectué, tranche Joseph Dupeyron. Si les autorités constatent que cette initiative purement pédagogique n’a pas d’effets notoires, elles seront contraintes de passer à la vitesse supérieure.» En légiférant, cette fois-ci, sur la dotation d’éthylotests anti-démarrage. «S’il faut s’y résoudre, nous nous y résoudrons, conclut Joseph Dupeyron. Personnellement, je ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi les constructeurs automobiles n’ont pas encore été mis en demeure d’équiper tous les véhicules neufs en série.» Avis à la population ! Au matin des vacances, vous devrez vous mettre en conformité. Liberté vous sera au-delà offerte de jouer ou non de la soufflette. Mais puisque vous l’aurez sous la main…


 

Une fois, c’est tout !
Si vous utilisez un éthylotest chimique, sachez qu’il n’est pas réutilisable. L’obligation légale vous contraindra donc à vous approvisionner en conséquence. De tels équipements sont achetables en pharmacie et même en grande surface, à la moyenne de 2€ le paquet de deux spécimens.

Hertz donne l’exemple

Depuis le 1er décembre 2011, les établissements de nuit ont l’obligation de proposer à leur clientèle des éthylotests chimiques ou électroniques. Cette mesure s’est accompagnée pendant les fêtes d’une communication de proximité dans les discothèques. Pendant l’hiver, quelques entreprises du département se sont associées à cette vaste campagne de sensibilisation. Parmi elles, la société de location de véhicules Hertz. « Sur nos quatorze agences, nous avons distribué un millier d’éthylotests à nos clients, lesquels ont été agréablement surpris par cette démarche », révèle Claude Demessine, directrice d’exploitation de la région Grand Ouest. D’ores et déjà, l’enseigne Hertz a décidé de renouveler l’expérience en période festive et même, pourquoi pas, pendant les grands trafics estivaux.

L’électronique entre en scène

Depuis le 14 février, le procès-verbal manuscrit (timbre-amende) pour les infractions relatives à la circulation routière (stationnement, refus de priorité, circulation en sens interdit…) a disparu. Il sera progressivement remplacé, sur tout le territoire français, par le procès-verbal électronique. Plus d’infos sur www.vienne.gouv.fr
 
La préfecture prête des bornes éthylotests

Le saviez-vous ? Depuis plusieurs mois, la préfecture de la Vienne met à disposition des mairies, associations ou organisateurs de soirées privées, des bornes éthylotests. Cet équipement est accessible gratuitement sur simple demande.
 

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