Le Tap-Ciné,<br>un lieu pour la jeunesse ?

Le 19 juin, une dizaine d’associations poitevines se sont réunies pour évoquer l’avenir du Tap-Ciné. Tous les représentants se sont clairement positionnés pour que la municipalité conserve ce lieu symbolique devant l’Hôtel de ville et le dédie à la jeunesse.

Romain Mudrak

Le7.info

Au nom de Poitiers Jeunes, Nicolas Hay s’est montré le plus intéressé. Depuis la fermeture de la Chapelle des Gaillards -le bail a été résilié en 2010 après plusieurs plaintes pour désordre nocturne émanant des riverains du centre-, l’association ne dispose plus de salle pour accueillir les porteurs de projet artistique qu’elle accompagne. Problème, le député-maire de Poitiers ne semble pas favorable à cette option. Dans un courrier daté du 30 avril, Alain Claeys rappelle qu’il « n’est pas actuellement prévu que la Ville intervienne dans le financement d’un nouvel équipement culturel à l’heure où des projets d’envergure dans ce secteur sont envisagés : centre d’animation de Beaulieu, Confort Moderne et musées Sainte-Croix et de Chièvre ». Toutefois, l’élu ne ferme pas la porte : « Dans le cadre de la consultation sur l’avenir du Tap-Ciné, annoncée de longue date, Poitiers Jeunes sera invitée à présenter son projet détaillé faisant état du plan de financement qu’elle prévoit, tant en fonctionnement qu’en investissement ».

Travailler avec les maisons de quartier

L’équipe de Poitiers Jeunes a rencontré le maire le 14 juin dernier. Un autre courrier a suivi. Datée du 19 juin, cette lettre est arrivée ce matin dans la boîte aux lettres de l’association. Alain Claeys précise sa vision des choses : « Il me semble qu’avant d’envisager un lieu, il est primordial de définir un projet dans lequel chaque partenaire trouve sa place. » Pour lui, l’avenir de Poitiers Jeunes se jouera avec les maisons de quartier, à l’image de l’initiative menée pour le Carnaval. « La prise en compte de la jeunesse dans les quartiers est fondamentale à l’équilibre social de la ville. Un travail est donc à mener avec les secteurs jeunes de ces maisons de quartier, la politique jeunesse ne pouvant se réduire ni au centre-ville, ni à une manifestation. »

Pour Nicolas Hay, les choses sont claires : « Le maire veut vendre le Tap-Cinéma. » Lors du débat du 19 juin, la directrice de l’association, Anita Moreau, a relevé « les difficultés rencontrées lors de la préparation du Carnaval avec les maisons de quartier ». « Ce n’est pas une critique mais un constat. Les maisons de quartier ont leur propre programmation. Mettre des locaux à notre disposition est inenvisageable. » 

Pour Magali Barc, élue à la jeunesse présente lors du débat, « l’ancien théâtre n’est pas encore vendu, il y aura un débat ». William Denizet, administrateur de Poitiers Jeunes, a insisté pour poursuivre les négociations avec la Mairie. De son côté, Sandrine Martin, salariée de l’Association fédérative des étudiants pour la ville (Afev), a souligné que « la jeunesse ne vient plus en centre-ville. Je ne vois pas pourquoi on trouverait de la place pour un hôtel de luxe et pas pour la jeunesse ! » La décision sera prise dans les prochains mois, lorsque le Tap-Ciné aura quitté les lieux pour rejoindre le Castille, de l’autre côté de la place Leclerc.

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