Star Wars : l'Ascension contrariée

Star Wars : L'Ascension de Skywalker vient clore 42 ans d'une saga légendaire du cinéma de science-fiction. En dépit de ses efforts pour raccrocher les wagons, cet ultime volet se révèle bien trop bancal et formaté pour pleinement satisfaire. Reste un divertissement enlevé, à l'efficacité éprouvée.

Steve Henot

Le7.info

Lourde tâche que de devoir conclure une saga qui, en 42 ans d'existence, a fait rêver plusieurs générations de spectateurs. Déjà à l’œuvre sur l'épisode VII, le réalisateur américain J. J. Abrams s'y emploie avec beaucoup d'enthousiasme dans Star Wars : L'Ascension de Skywalker. Un ultime épisode plus que jamais marqué par le thème de l'héritage. On y retrouve ainsi Rey, dont l'appétence très forte et naturelle pour la Force continue de l'interroger sur ses mystérieuses origines. Dans sa quête de réponses, la jeune femme va de nouveau croiser le fer avec Kylo Ren, qui mène toujours une lutte sans merci contre la Rébellion emmenée par sa mère. Mais cette fois, le neveu du héros Jedi Luke Skywalker répond aux ordres d'un ennemi redoutable, que tout le monde croyait mort depuis plusieurs dizaines d'années...

Ce neuvième volet, comme les deux précédents (surtout le VII), s'inscrit dans une forme d'urgence permanente, qui fait que l'action ne s'arrête jamais. On ne s'y ennuie pas, c'est vrai. Mais faute de respirations, ce rythme effréné finit par étouffer l'émotion. Souvent plats, les dialogues n'aident malheureusement pas à s'investir dans le récit, déjà très téléphoné voire facile (il en appelle beaucoup à la nostalgie du public). Les fans de la première heure ne seront pas vraiment surpris des révélations autour des origines de Rey, qui constituent le principal enjeu de cet épisode (et de toute la dernière trilogie, par ailleurs). Bien qu'évidentes, les réponses restent relativement satisfaisantes, mais soulèvent aussi beaucoup d'autres questions, laissées là à l'interprétation des spectateurs... L'appréciation de cette conclusion dépend beaucoup de l'affect que l'on peut avoir pour Star Wars. Si la dernière génération de fans saura sans doute se contenter de ce divertissement à grand spectacle très calibré (le « savoir-faire Disney », disons), les moins jeunes auront sans doute plus de mal à pardonner les incohérences et les nombreux trous laissés dans la saga Skywalker. A chacun de voir de quel côté de la Force il se situe.

Science-fiction de J. J. Abrams avec Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac (2h22).

À lire aussi ...