Les engins de chantier ont déjà largement commencé à dévorer les bâtiments. De toute évidence, le projet d’implantation par Emil Frey d'un centre de rénovation de véhicules d’occasion sur le site de l’ex-Coop Atlantique, à Ingrandes-sur-Vienne, se précise. « C’est en bonne voie. Nous ne sommes pas loin de la fin des négociations », se contente de commenter, laconique, Jean-Pierre Abelin. Le président de Grand Châtellerault, à l’origine de la « fuite » sur les ondes de France Bleu Poitou, le 18 septembre, pèse ses mots. Il évoque désormais du bout des lèvres, sans citer son nom, « un acteur très avancé » et « des investissements et des emplois non négligeables pour le secteur ».
La reconquête de la vaste friche industrielle laissée par la Coop Atlantique en février 2018 -55 000m2 de bâtiments sur 20ha-, représente un véritable enjeu économique pour Grand Châtellerault. L’agglo a racheté le foncier « pour l’euro symbolique » et « n’arrête pas depuis de remettre la zone à niveau ». La dépollution des sols lui a coûté 368 000€ en 2019 et sera suivie, cette année, du désamiantage et de la déconstruction des quatre bâtiments qui se dressent encore au sud de la zone.
« En matière de friches industrielles, il faut être réactif et opportuniste car une friche peut nuire à l’image de toute une zone et, bien souvent, une friche à laquelle on ne s’attaque pas immédiatement reste une friche. De plus, les incertitudes fortes qui planent sur le secteur automobile à Ingrandes nous poussent à agir vite », souligne Jean-Pierre Abelin. La reconversion de l’ex-Coop Atlantique succède à d’autres exemples sur le territoire de Châtellerault : la reconversion de la friche d’Isoroy où s’est installé Sotomet (micropieux et outils de forage) et où s’est agrandi Arco (maroquinerie de luxe), ou encore l’ancien site de New Fabris, aujourd’hui partiellement occupé par VMH Energies (panneaux solaires).
« Ce site est fait pour grossir »
A Ingrandes-sur-Vienne, la société DVTA, implantée sur la zone de Saint-Ustre depuis 2018 et le rachat des transports Dechaume par le groupe 2L Logistics, s’est déjà positionnée pour étendre son activité sur 8ha. Spécialisée dans le transport de véhicules, elle a doublé ses effectifs (107 salariés). Elle prévoit, à partir de juin, l’exploitation d’ombrières qui pourront abriter « jusqu’à 4 000 véhicules en transit ».
Alexandre Muller, de 2L Logistics, prévoie « une centaine d’emplois » et davantage dans le futur « selon notre activités, nos démarches commerciales... Mais ce site est fait pour grossir. Par ailleurs, nous avons un accord avecEmil Frey pour le transport et la manutention des véhicules autour des bâtiments. » Bien que le secret soit désormais largement éventé, le groupe suisse, présent sur la Technopole du Futuroscope depuis son rachat de PGA Motors, ne souhaite toujours pas s’exprimer sur ses intentions à Ingrandes-sur-Vienne et sur les 5M€ d’investissements et 150 emplois annoncés initialement par Jean-Pierre Abelin. « Nous attendons des éléments complémentaires fin février-début mars », répond le service communication du groupe.
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