Les maisons de quartier veillent aux liens

A partir de ce soir, des animateurs des maisons de quartier de Poitiers sillonneront les rues trois fois par semaine pour diffuser les messages de prévention face au Coronavirus, échanger autour des difficultés liées au confinement… Bref, garder le contact avec la population.

Laurent Brunet

Le7.info

Les dix maisons de quartier ont élaboré un plan pour garder un « contact de proximité » avec la population. A partir de ce soir, des animateurs volontaires de chacun des centres socioculturels du territoire marcheront dans les rues de leur quartier respectif et iront à la rencontre des habitants. Ils seront équipés de chasubles, fournies par la Ville, pour bien les identifier ainsi que de masques, de gants et de gel hydroalcoolique.

Leur rôle ? Rappeler les gestes barrières contre la propagation du Covid-19 et, surtout, inviter les gens à rester chez eux. « Je soutiens cette initiative parce que je ne veux surtout pas voir dans les quartiers uniquement des contacts entre les jeunes et la police », relève le maire de Poitiers, Alain Claeys. « Nous allons faire de la pédagogie et, si les habitants nous interpellent sur leurs difficultés, nous répondrons », explique de son côté Vincent Divoux. Le directeur du centre des Trois-Cités veut aussi en profiter pour prendre le pouls dans les quartiers où l’atmosphère reste « globalement très calme actuellement ». Chez lui, six salariés se sont portés volontaires pour assurer cette mission dès ce soir de 17h à 19h. « Nous allons mutualiser nos forces avec Poitiers Sud, Bel Air et les 3 Quartiers afin de renforcer l’énergie collective et tisser des liens entre les équipes. » Ce dispositif complète un panel d’actions spontanées instaurées dès la première semaine de confinement : visite chez les commerçants, coup de fil aux seniors...

Frapper aux portes
Il y a quelques jours encore, ce genre de dispositif était impossible à mettre en place. Il a fallu attendre la nouvelle version de l’attestation de déplacement dérogatoire publiée la semaine dernière pour voir apparaître la case supplémentaire : « Participation à des missions d'intérêt général sur demande de l'autorité administrative ». C’est celle-ci que les animateurs devront cocher en cas de contrôle des forces de l’ordre.

A Saint-Eloi, l’équipe de la maison Seve a choisi d’autres créneaux de sortie cette semaine. Ce sera mardi matin et jeudi après-midi. Comme dans les autres centres, la majorité de l’effectif a été placée en chômage partiel, même si, ici, des animateurs s’occupent encore sur le temps périscolaire des enfants de soignants regroupés au sein de l’école Pablo-Neruda. D’autres ont commencé à appeler les familles adhérentes. « Ce travail va nous permettre d’aller voir en priorité les parents qui ne répondent ni à nous, ni aux enseignants », note Thierry Moutin, directeur de la structure associative. Cette opération totalement inédite à Poitiers pourra bénéficier de réajustements en temps réel puisque les maisons de quartier communiquent entre elles chaque jour par visioconférence.

 

Le réseau des centres sociaux mobilisé
Dans la Vienne, le réseau des centres sociaux est animé par 25 associations qui contribuent chaque jour au maintien du lien social entre les habitants. Comme aux Trois-Cités et à Saint-Eloi, leurs équipes de salariés ont dû se réorganiser pour faire face au confinement. Permanence téléphonique, appels quotidiens aux seniors ou aux personnes isolées, groupes whatsapp et réseaux sociaux pour échanger avec les plus jeunes... Les centres sociaux cherchent à rester en contact avec tous les habitants pendant cette période délicate. A la ville comme à la campagne, ces structures assurent actuellement des portages de repas aux personnes isolées et les coordinateurs d'ateliers socio-linguistiques animent des cours de français en ligne.

À lire aussi ...