Municipales - Le numérique au secours des candidats

Faute de pouvoir organiser des réunions publiques, les trois candidats aux Municipales à Poitiers misent sur les réseaux sociaux pour pousser leurs idées en vue du second tour. Tout en reconnaissant que le Web n’est pas la panacée.

Arnault Varanne

Le7.info

Ils avaient mis leurs comptes Twitter, Facebook et Instagram en veilleuse pendant deux mois et demi. L’annonce du second tour des Municipales, le 28 juin prochain, a déconfiné les trois candidats encore en lice à Poitiers. Hors de question de s’aventurer sur le terrain des réunions publiques -interdit de rassembler plus de 10 personnes-, mais tous veulent quand même « aller au contact des habitants dans le respect des gestes barrières ». « Le numérique accroît les inégalités, reconnaît Charles Reverchon-Billot, directeur de campagne de Poitiers collectif. Maintenant, le numérique est notre marque de fabrique depuis le départ. » Ainsi, la tête de liste Léonore Moncond’huy (23,89%) a lancé mercredi dernier son nouveau site Web demain.poitierscollectif.fr, tout en « conversant » vendredi via un Live Facebook avec, entre autres invités, l’économiste Julia Cagé. 

« Nous réinventer »

Facebook, Twitter, Instagram... Poitiers Collectif multiplie les posts sur les trois plateformes les plus populaires auprès des internautes. De là à corréler son « succès » numérique avec une éventuelle accession à la mairie de Poitiers le 28 juin, il y a un pas. « Nous sommes très attentifs à la portée des publications, mais il faut aussi voir que les internautes touchés sont souvent sensibles à la chose publique, reconnaît Anthony Brottier (18,37%). La seconde partie de campagne nous oblige à nous réinventer, nous qui avions accordé beaucoup d’importance à la proximité de terrain. » En tête du nombre d’abonnés sur Facebook et Instagram, le candidat de La République en Marche décline différents formats (photos, vidéos...) pour capter l’attention des internautes-électeurs, notamment dans les quartiers. Tout en ciblant les plateformes en fonction des publics. « Linkedin à l’heure de la relance économique, c’est le bon média. » 

Service après-vente sur Twitter

Dans l’état-major d’Alain Claeys (28,21%), on reconnaît que « la priorité a été à la gestion de crise ». Depuis quelques jours cependant, les colistiers du maire sortant... sortent du bois. Une critique de Poitiers Collectif au sujet du logement indigne ? Réponse immédiate de son adjoint à l’Urbanisme Bernard Cornu sur une story Instagram et le site alainclaeys2020.fr. « Nous sommes dans une logique de proximité avec une communication écrite et une campane numérique », abonde Francis Chalard, le directeur de campagne. Les actuels élus et colistiers se chargent d’assurer le service après-vente sur un média tel que Twitter où la locution « plus que jamais » est désormais accolée au slogan de campagne « L’avenir s’écrit à taille humaine ». Campagne de terrain a minima ou campagne numérique débridée, Alain Claeys, Léonore Moncond’huy et Anthony Brottier ont à peine trois semaines pour convaincre les Poitevins de se rendre plus massivement dans les bureaux de vote. Ils n’étaient que 36,4% le 15 mars. 

 

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