Paul Pennetault, écrivain sur le tard

Ancien élu de Poitiers, Paul Pennetault vient de sortir son premier ouvrage, à 72 ans. Dans les deux tomes de Tous les printemps ne se ressemblent pas, l’écrivain s’inspire d’une rencontre avec un marginal dans les années 90.

Arnault Varanne

Le7.info

Ça y est, enfin ! Presque trente ans après avoir couché sur le papier les premières bribes -150 pages tout de même- de l’histoire d’un sans domicile fixe, avec lequel il aimait converser rue du Marché, à Poitiers, Paul Pennetault a reçu les premiers exemplaires de Tous les printemps ne se ressemblent pas (tomes 1 et 2) le 6 juin. De ses notes initiales, le retraité poitevin n’a retenu « que 5% à peine ». Le reste est le fruit de son imagination. A David, ce marginal dont il a perdu la trace du jour au lendemain, il a imaginé une vie de hauts et de très bas du côté de Val Thorens. Jusqu’à sa disparition tragique à l’âge de 35 ans. 

Ce roman, c’est peu dire que l’ancien adjoint à l’administration centrale sous Jacques Santrot l’a mûri. Il aurait d’ailleurs pu rester dans les tiroirs de sa maison de Beaulieu sans le coup de pouce d’amis vendéens. « Nous étions aux Sables-d’Olonne en 2016 pour le Vendée globe challenge, raconte-t-il. Nous discutions de nos goûts littéraires et de nos auteurs préférés lorsqu’ils m’ont interpellé : « Pourquoi tu ne t’y remets pas ? » Sous-entendu à l’écriture de ce fameux manuscrit. Paul Pennetault les a pris au mot, au sens propre comme au figuré. Ce grand amateur d’histoire (napoléonienne notamment) a mis « un peu plus de 2 000 heures » afin d’écrire son premier roman, ajoutant « 150 heures de recherche » pour la véracité du propos. 

« C’est là que la galère a démarré », souffle l’ancien responsable régional d’une mutuelle professionnelle. Les unes après les autres, les maisons ont refusé de l’éditer, ou alors à des conditions tarifaires inacceptables. Les éditions Sydney Laurent ont sauté sur l’occasion, diffusant depuis deux mois Tous les printemps ne se ressemblent pas dans les réseaux qui comptent (Amazon, Fnac, chapitre.com, Cultura, Espace culturel Leclerc...), un double tome construit comme un happening. L’auteur se réjouit des premiers retours « très positifs ». Un compliment lui fait particulièrement plaisir : « Cette histoire mérite d’être scénarisée. » L’avenir dira si ses fans de la première heure ont raison. En attendant, le septuagénaire, deuxième d’une fratrie de neuf, savoure l’aboutissement de son projet. A l’accomplissement familial -deux enfants, cinq petits-enfants-, professionnel et politique, il peut désormais ajouter l’épanouissement littéraire.

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