Au Fil du Son sort les bouées

Après avoir vu deux événements annulés, en mars et surtout en juillet, l'équipe d'Au Fil du Son prépare un nouveau festival les 18 et 19 septembre, à Civray. Hervé Bernardeau, coprésident de la Ch'mise verte, revient sur ces derniers mois très mouvementés vécus par l'association organisatrice.

Steve Henot

Le7.info

Après les deux annulations de mars et juillet, qu'est-ce qui vous a motivé à organiser un nouveau festival en septembre, alors que la Covid-19 est toujours là ?
« L'été nous a permis de prendre du recul. Puis on a voulu proposer autre chose, en acceptant de le faire dans les règles et au top de ce que l'on peut faire. Il s'agit aussi de se donner un peu de baume au cœur. Personnellement, j'ai le sentiment d'avoir eu un été pourri, sans festival, ni fêtes ou soirées. (…) Il y a encore un peu d'anxiété car on ne peut pas vraiment deviner comment va évoluer la situation d'ici là. En attendant, on a le feu vert de la préfecture, des pompiers et de la gendarmerie pour le faire. »

Dans quelles conditions va se tenir cette édition #Sorstabouée ?
« On va tout mettre en œuvre pour faire respecter la distanciation, dans les files d'attente et sur le site. La prise de température à l'entrée sera obligatoire, comme le port du masque (avec un rappel, toutes les quatre heures, pour les changer), du gel hydroalcoolique sera mis à disposition un peu partout... Et toute sortie sera définitive. On donnera des gants à tous nos bénévoles qui seront en contact avec les festivaliers et une « brigade Covid » sera là pour rappeler les gestes barrière ou pour réapprovisionner en gel. Toutes ces mesures représentent 5 à 7% du budget (d'environ 150 000€, ndlr). On a aussi fait le choix de ne pas proposer de tarif enfant. Sur une jauge de 2 500 personnes, incluant artistes et bénévoles, cela ne nous semblait pas pertinent de recevoir des enfants vu le contexte sanitaire. Cette décision a été saluée par la préfecture. »

Un festival avec une jauge aussi limitée est-il rentable ?
« On équilibrera les comptes que si elle est atteinte. On ne fera pas de profits sur cette édition, on a surtout voulu ramener un peu de culture et faire revivre le Civraisien, qui en a bien besoin. »

Quel impact ont eu les deux annulations sur la trésorerie ?
« Comme il a été anticipé suffisamment en amont, le cas de force majeure nous a permis de nous dédire des contrats signés pour le festival d'été. La perte est donc quasi nulle. En revanche, plein de choses étaient engagées sur l'édition de mars et ce sont environ 10 000€ qui sont perdus. Si on en reste là en fin d'année, ce sera correct. »

Pour #Sorstabouée, vous avez rappelé des artistes initialement programmés en mars ou en juillet (La Rue Kétanou, RAKOON, Chilla)...
« C'est du donnant-donnant. On sait que les temps sont durs aussi pour les artistes, il était donc normal pour nous de les rappeler. Ils sont aussi contents que nous de retrouver le public. Cette programmation est très éclectique, multigénérationnelle. Les ventes sont pas mal parties. A deux semaines de l'événement, on a quasiment vendu la moitié des billets. Il y a eu un bel engouement, de suite, pour cette édition. »

Billetterie sur www.sorstabouee.com. Tarifs : entre 20 et 25€ la soirée, 40€ le pass deux jours.

DR - Sylvia Vasseur

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