Numérique : du débat à la convention citoyenne

Initialement prévu mi-janvier par la Ville de Poitiers, le débat autour de la 5G a été repoussé à la mi-mars, pour que les séances puissent s’organiser en présentiel. Léonore Moncond’huy en fait la colonne vertébrale de sa politique.

Arnault Varanne

Le7.info

Alexandra Besnard l’avait indiqué dans nos colonnes à la mi-septembre, après la parution d’une tribune d’élus écologiques dans le JDD réclamant un moratoire sur le déploiement de la 5G en France. « Nous voulons que chacun puisse se faire un avis éclairé avec un débat démocratique », disait alors l’élue en charge du Numérique responsable. Si une délibération en ce sens a bien été adoptée en conseil municipal, le nouvel exécutif se heurte à... la Covid-19. « La Commission nationale du débat public, avec laquelle nous travaillons régulièrement, nous a indiqué que le présentiel était non négociable », admet Léonore Moncond’huy, la maire de Poitiers. Le débat n’est pas donc pas annulé mais reporté de janvier à mars prochain, avec un spectre plus large que la 5G. « C’est une porte d’entrée », convient Alexandra Besnard.

« Pas un débat pour faire joli »

« On ne parlera plus de jury citoyen mais de convention citoyenne pour le numérique responsable. Sur le même format que la Convention citoyenne pour le climat, nous allons donner à un panel d’habitants nos objectifs politiques, pour un numérique neutre d’un point de vue climatique et socialement 
inclusif », renchérit l’élue. En pratique, des experts seront appelés à la rescousse pour former quinze citoyens et, par la même, éclairer la lanterne du grand public, en visio si le présentiel s’avère impossible au printemps. L’appel à candidatures se déroulera « fin février-début mars », la première réunion du jury aura lieu en mars. Les travaux de la convention s’étireront jusqu’en juin. A signaler que les conférences-formations seront accessibles de l’extérieur. L’été servira à « mettre en forme les propositions dans une délibération ».

La fameuse convention citoyenne comprendra un tiers d’habitants tirés au sort, un tiers de volontaires et un tiers de représentants d’associations ou d’acteurs qui s’engagent pour le numérique. Le XV poitevin pourra compter sur une capitaine engagée. Léonore Moncond’huy ne veut « pas juste un débat pour faire joli, mais des éléments concrets et utiles ». 
« On veut vraiment instaurer une culture des droits et devoirs sur le numérique », insiste Alexandre Besnard. Stockage des données, numérisation (bientôt obligatoire) des documents publics, bonnes pratiques sur les messageries... Le champ d’exploration paraît immense. Au point de dépasser le spectre d’une mairie ? « Nous devons montrer quels sont les gains et faire la preuve de l’efficacité de notre politique pour avoir un effet d’entraînement », conclut la maire écologiste. « Il faut bien cadrer le sujet pour ne pas créer de déceptions derrière », reconnaît « son » élue au Numérique responsable.

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