Les piscinistes sont sous l’eau

Entre confinement, couvre-feu et télétravail, les Poitevins passent beaucoup de temps chez eux depuis un an. De quoi susciter des envies de piscine que les professionnels du secteur s’attellent à satisfaire.

Romain Mudrak

Le7.info

Avec près de 3 millions de piscines privées, la France est le deuxième pays le plus équipé au monde, derrière les Etats-Unis. Et contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer au premier abord, la tendance s’est accentuée en 2020. Malgré la crise sanitaire, le nombre de piscines construites a progressé de 6,3% l’année dernière pour atteindre la barre des 
175 000 bassins, selon la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FFP). Point fort du secteur, les fabricants ont maintenu actives les chaînes de production, même pendant le confinement du printemps.

Alors, comment expliquer cette situation paradoxale ? « Cette embellie existait déjà depuis quatre ou cinq ans, nuance Catherine Gasnier. Mais le confinement à la maison, le télétravail, puis le couvre-feu ont donné des envies de piscine aux gens. D’autant que les piscines municipales ont longtemps été fermées. » Tout simplement. Si on ajoute à cela une météo particulièrement clémente… Chez Gasnier Piscines&Spas, à Mignaloux-Beauvoir, cet engouement s’est traduit par une hausse de 20% du chiffre d’affaires en 2020. Et mieux vaut ne pas espérer faire trempette chez soi en 2021 si le contrat n’est pas encore signé. « On remplit actuellement l’agenda 2022 », précise la gérante, dont les équipes creusent pourtant des piscines tout au long de l’année. A plus grande échelle, la trentaine d’entreprises de son réseau, L’Esprit piscine en France, font le même constat.

Recherche maçons d’urgence

« Le marché est en pleine expansion », confirme Damien Grimal, co-gérant de Desjoyaux à Poitiers. A défaut de loisirs et de voyages, on améliore son intérieur. « On a livré 110 piscines au 31 août 2020, on est parti pour 150 en 2021 et on pourrait faire plus mais on rencontre de gros problèmes de recrutement, surtout en maçonnerie », souligne le professionnel. Selon une enquête de la FFP, plus de neuf entreprises sur dix se disent prêtes à recruter (lire en p. 11).

Le budget, entre 25 et 30 000€
en moyenne dans cette enseigne, ne décourage plus les candidats. L’envie est parfois tellement forte qu’on est prêt à faire des sacrifices pour posséder sa propre piscine. Mais « attention à ne pas tout accepter, prévient Catherine Gasnier. La piscine est une construction comme une autre. Il faut demander une garantie décennale adéquate et un suivi de qualité après l’installation. » Piquer une tête ne se fait pas sur un coup de tête.

Crédit photo : Gasnier Piscines&spas

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