Plus de vingt ans après la réalisation de ses premiers courts-métrages, le vidéaste Thierry Mauvignier s’apprête à revenir à la fiction. Il prépare actuellement un film autour de la légende de la tombe à l’enfant, située en forêt de Moulière.
Les récits autour de la tombe à l’enfant, située en forêt de Moulière, sont aussi nombreux que variés. On raconte ainsi qu’une fillette, parfois un jeune garçon, aurait été assassinée par un seigneur ou bien qu’elle aurait été dévorée par une meute de chiens, sinon égorgée par des loups. D’autres histoires évoquent un triste accident de chasse ou le souvenir d’un enfant-loup enterré ici.
Daté de 1735, le monument funéraire a toujours fasciné Thierry Mauvignier, qui le croise régulièrement à l’occasion de ses sorties en forêt. En l’absence de version « officielle », le vidéaste a décidé d’apporter sa propre lecture à cette légende locale, en y consacrant un court-métrage intitulé La légende des seigneurs assassins. Après que ses chiens ont attaqué une jeune bergère, un seigneur indique à tout le village que l’enfant a été dévorée par des loups. Il en profite pour accuser un bûcheron connu comme le « gardeus » des loups qui, lui, a tout vu de la scène…
Un projet ambitieux
Thierry Mauvignier a imaginé là un « conte » moderne, où le loup tient une place centrale. « Tout en essayant d’être précis sur le plan historique, en termes de costumes et de lieux », ajoute le réalisateur. Inspiré par les films d’aventures de son enfance -il cite de Broca et Kurosawa-, le cinéaste de 55 ans se veut ambitieux pour son quatrième court-métrage de fiction. Il a planifié la présence d’animaux sur le plateau, une scène de combat, une autre avec une trentaine de figurants… « Je me suis lancé dans un truc… », sourit-il.
Thierry Mauvignier est déjà parvenu à boucler un joli casting, qu’il a souhaité « régional ». Avec notamment Frans Boyer dans le rôle du héros, et Yannick Jaulin dans celui du « méchant ». « L’idée est de le sortir du contexte dans lequel il a l’habitude de jouer, de le voir dans la peau du salaud. Je le voulais lui, absolument pour ce rôle. » Une campagne de financement participatif a été lancée il y a quelques jours sur Ulule(*), en vue d’assurer le tournage pour cet été. Objectif fixé à 13 000€. « Sans ce financement, ce sera compliqué et d’autant plus cette année. » Soutenu par la mairie de Saint-Georges-lès-Baillargeaux et le Futuroscope, le projet a déjà retenu l’attention de plusieurs diffuseurs (France TV et ARTE, entre autres). « Mais ils attendent de voir le film. » Si tout va bien, La légende des seigneurs assassins devrait pouvoir être présenté en fin d’année.
DR