Deux jeunes entrepreneurs se sont appuyés sur les neurosciences pour créer une méthode de révision. Installés à Cobalt, à Poitiers, ils ont développé l’application N’oublie jamais et forment aussi les profs.
L’écosystème poitevin du numérique éducatif n’a pas fini d’attirer de nouvelles pépites. Depuis mai dernier, Pierre Guilhem et Fernanda Borja développent leur startup N’oublie jamais au cœur du tiers-lieu Cobalt, à Poitiers. « Nous étions accompagnés par le SPN dans le cadre de Start’Innov depuis 2019. Lorsque nous avons remporté le prix French Tech Tremplin, nous avons décidé de déménager le siège de l’entreprise à Poitiers », précise le jeune kinésithérapeute féru de neurosciences.
L’aventure a commencé à Tours. Etudiants en première année de médecine, ils étaient à l’affût de « stratégies gagnantes »
pour assimiler des quantités astronomiques de cours. Pierre a découvert la « méthode des J »,
un planning très strict pour organiser ses révisions. De là est née l’idée de l’application N’oublie jamais. « Des travaux scientifiques ont démontré que le cerveau avait besoin de piqûres de rappel pour mémoriser les informations sur le long terme, poursuit Pierre Guilhem. Elles doivent être espacées d’une certaine façon, ce qui laisse de la place pour intégrer de nouveaux cours. » Une thèse en sciences cognitives a même permis de confirmer leur hypothèse. Les deux jeunes startupers revendiquent 35 000 inscriptions payantes depuis le lancement officiel de leur application en septembre 2020.
Le cerveau décrypté
Mais à force de travailler le sujet, Pierre et Fernanda ont découvert de nouveaux éléments. Déjà, relire ses cours ne sert à rien. « Il faut interroger ses connaissances en commençant par des petits tests », note Fernanda. Une façon de se focaliser sur ses lacunes. Ensuite, ils ont vite compris que la motivation et la concentration étaient aussi importantes que les techniques de mémorisation. « Nous avons donc développé un parcours de formation, d’abord dédié aux enseignants, pour leur expliquer comment fonctionne le cerveau de leurs étudiants »,
indique l’ingénieure informatique. Proposée à plusieurs établissements, dont le réseau des quinze écoles Polytech, cette formation devrait leur permettre de se dégager avant la fin de l’année leur premier salaire en trois ans de développement. Ces nouveaux apports seront offerts aux étudiants dans la « v2 » de l’application, prévue pour juin 2022.
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