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Il a à peine eu le temps d’être désinstallé. Fermé le 24 novembre, le centre de vaccination de la salle des Castors, à Buxerolles, a été réactivé dès ce lundi. Celui de la Polyclinique Elsan de Poitiers, qui fonctionnait au ralenti depuis le 17 octobre, se prépare à monter en puissance à partir du 6 décembre (1 650 injections par semaine). Celui du CHU, déménagé le 8 novembre de l’Agora vers le deuxième sous-sol de la tour Jean-Bernard, vient de rouvrir une deuxième ligne de vaccination.
Les annonces, jeudi, du ministère de la Santé ont quelque peu surpris : fini les catégorisations. Toute la population âgée de 18 ans et plus a désormais accès à la troisième dose de vaccin contre la Covid-19. Logiquement, Doctolib est pris d’assaut et le redéploiement vers la médecine de ville, souhaitée par l’Etat et l’Agence régionale de santé, s’accélère.
« De tout temps, les professionnels de santé ont vacciné les usagers de santé, en cabinet ou à domicile », rappelle le Dr Philippe Bouchand, représentant de l’URPS-Médecins libéraux. Sur le fond, donc, rien de neuf. Jusqu’à présent, la médecine de ville assurait entre 20 et 30% de la vaccination Covid. Sur la forme… « Du jour au lendemain, on se trouve face à un afflux de demandes incroyables tout en ayant à faire face aux pathologies hivernales. Si nous avions eu connaissance du calendrier de déploiement de la 3e dose, nous aurions pu anticiper, commander davantage de flacons de vaccin aussi, sachant qu’il faut compter sept à quinze jours pour la livraison. Mais nous allons nous adapter », rassure, pragmatique, le médecin généraliste.
Le 23 novembre, 46% des plus de 75 ans avaient fait leur rappel de vaccin et 18,5% des 65-74 ans. Comment, désormais, s’assurer que ces tranches d’âges, les personnels de santé, les personnes à risque conserveront un accès prioritaire ? « La priorisation reste dans l’ordre d’apparition d’âge », répond le Dr Daniel Habold, directeur de la Santé publique Nouvelle-Aquitaine, en comptant également sur le « aller-vers ».
Au CHU, on a décidé de forcer un peu la main au destin. Les lignes de vaccination ont été « coupées en deux entre le grand public et les soignants, explique le directeur du site de la Milétrie Christophe Baltus, avec des créneaux supplémentaires le samedi ». Depuis octobre, le nombre d’injections était tombé d’un millier à 500 par semaine. Le constat est similaire à la Polyclinique. « Nous avons réalisé 42 000 injections depuis le début, note le directeur Romain Dussaut. Ces dernières semaines nous étions tombés à 70 par jour. » A compter du 6 décembre, le chiffre devrait remonter à 300. Ici comme au CHU, infirmiers libéraux et médecins à la retraite sont largement sollicités afin de limiter l’impact sur les services.
Le dispositif actuel, qui comprend également les centres de Lusignan, Montmorillon, Civray, reste modulable selon l’évolution de l’épidémie. Voire d’autres paramètres. « Nous n’avons pas d’association à demeure dans la salle des Castors mais certaines, qui ont prévu des manifestations en début d’année, pourraient se retrouver en difficulté », souligne le maire de Buxerolles Gérald Blanchard qui suggère de solliciter d’autres commune.
Crédit photo : CHU de Poitiers.
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