La Caserne : 16 projets sur le feu

Le cinéma Le Dietrich pourrait déménager à la Caserne, à Poitiers. Le nouveau tiers-lieu délaissé par les pompiers attise les convoitises. Tour d’horizon.

Romain Mudrak

Le7.info

Et si le Dietrich quittait son implantation historique entre le rectorat et l’église Montierneuf, où il est installé depuis la fin des années 50 pour rejoindre La Caserne, à Pont-Achard ? Attention, rien n’est encore fait !
Toutefois, le lieu laissé vacant depuis le 30 septembre 2020 par les pompiers intéresse bigrement les salariés et les administrateurs du cinéma d’art et essai. A tel point qu’ils ont répondu à l’appel à candidatures lancé en août dernier par l’association chargée de la réhabilitation de cet espace. 
« Au départ, on cherchait simplement des bureaux pour nous et le pôle associatif image et son Level 6 auquel on appartient, raconte la directrice Marjorie Dangel. Mais en parallèle, il faut savoir que nous souhaitons nous agrandir depuis plus de vingt ans… »

L’occasion est très belle. Le projet rêvé par l’équipe au sein de la Caserne comporterait trois salles : une grande de 160 places (contre 138 actuellement) et deux plus petites d’une quarantaine de places. Une manière d’étoffer la programmation et d’atteindre plus facilement l’équilibre financier. « Ce lieu possède plusieurs avantages, reprend la directrice. Proche du centre-ville et de Montierneuf, il permet de garder les liens avec nos partenaires historiques et les écoles avec lesquelles nous avons des actions de médiation. Nous serions complémentaires d’autres projets candidats et dans la même temporalité. » 
Un lieu où boire et manger semble « indispensable » 
au développement de la structure, c’est ce qu’il manquait au projet de Pôle image imaginé par l’équipe municipale précédente aux Couronneries. Mais pas que… En juin 2019, le Dietrich avait écarté cette solution pensée « dans l’urgence » avec un « budget contraint ». Le conseil d’administration s’en était expliqué.

Période transitoire

Quinze autres candidats portent d’ores et déjà un projet précis pour la Caserne, ce tiers-lieu dédié à l’économie sociale et solidaire (lire ci-contre). Lesquels seront retenus ? Un 
« programmiste » présentera au printemps plusieurs scénarios, en fonction de l’enquête d’usage menée actuellement. La Ville a prévu une enveloppe de 6M€ dans son plan pluriannuel d’investissements pour effectuer des travaux qui débuteront en 2023. « Si on a vocation à financer l’essentiel de l’investissement, il n’est pas envisageable que la Ville subventionne tous les ans une exploitation structurellement déficitaire », a déjà prévenu Bastien Bernela, conseiller municipal.

En attendant la fin de cette 
« période transitoire », 250 000€ ont déjà été investis pour la mise en sécurisation et l’accessibilité de deux étages administratifs, de la tour de séchage et de la cour intérieure, soit 
1 000m2 sur près de 7 000m2. Cette surface gérée par l’association La Caserne est occupée actuellement par une dizaine d’associations (Les Petits Débrouillards, la Traverse…). La piscine et le gymnase sont utilisés par des clubs sportifs.

Trois familles de projets
Les seize premiers projets d’installation dans l’ex-Caserne de Pont-Achard se répartissent en trois grandes familles : la culture, l’hébergement-restauration, l’aide à la création d’entreprises. On retrouve ainsi Antoine Jacquelin (Street art), Art&Fact, Collectif Acte, le Dietrich, Ekitour, Halima Guedouar (atelier culinaire), Hop Hop Cie, La Traverse, Tita Guéry (végétalisation du site), Cyril Rousseau (Amap), La Gare aux idées, Les Petits Débrouillards, le Bureau des filles, Charles Rondot (circuit court).

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