Super-héros malgré lui, désespérément potache

Après un accident de la route, un comédien se prend pour le super-héros qu’il doit incarner au cinéma. Pour sa cinquième réalisation, Philippe Lacheau continue de creuser dans l’humour régressif, sans aller très loin dans la parodie. Décevant.

Steve Henot

Le7.info

C’est probablement le rôle de sa vie, l’accélérateur de carrière inespéré. Abonné jusque-là à des rôles publicitaires guère reluisants, Cédric va incarner Badman, le premier super-héros du cinéma français. Tout se passe bien -ou presque- sur le tournage jusqu’au jour où le jeune comédien perd la mémoire dans un accident de la circulation. A son réveil, vêtu de son costume de justicier et au milieu des accessoires du film, Cédric est persuadé d’être Badman, parti sauver sa femme et son fils des griffes du Clown.

Le premier gag sur son supposé « petit kiki » met tout de suite dans le bain. Dans Super-héros malgré lui, l’humour en-dessous de la ceinture est roi, ce qui ne devrait pas déplaire aux fans de Baby-sitting et consorts. Le réalisateur et acteur Philippe Lacheau s’attaque ici à la parodie de films de super-héros, en s’appuyant sur les bases de ses précédents succès (près de 10 millions de spectateurs en salles depuis 2016). Sans doute trop, d’ailleurs. Les blagues sont peu ou prou les mêmes, les personnages aussi… Au bout de cinq films, on a (déjà) le sentiment d’avoir fait le tour du cinéma de la « bande à Fifi », dont le registre comique bascule parfois dans une vulgarité gratuite. C’est d’autant plus rageant que Super-héros malgré moi brille une nouvelle fois par sa maîtrise du rythme et comporte quelques bonnes idées, de mise en scène notamment. Il n’est jamais aussi drôle que lorsqu’il détourne les codes du film de super-héros ou, plus inattendu, s’amuse des coulisses d’un tournage de cinéma. Mais c’est bien trop rare, il y avait clairement mieux à faire sur ce créneau relativement ouvert. Peut-être pour une « phase II » ?

Comédie de et avec Philippe Lacheau, avec Tarek Boudali, Julien Arruti, Elodie Fontan (1h22)

DR

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