Second degré - Les dotations de rentrée contestées

Dans la Vienne, des collèges et lycées contestent la dotation horaire globale qui leur est attribuée pour la rentrée prochaine. Enseignants et rectorat peinent à se mettre d’accord sur les critères à prendre en compte.

Romain Mudrak

Le7.info

Au lycée Nelson-Mandela, les représentants des personnels et des parents d’élèves ont boycotté le conseil d’administration du 12 avril. Conséquence : il a été reporté à une date ultérieure. Cette décision exceptionnelle avait vocation à démontrer leur niveau de mécontentement. Quinze jours plus tôt déjà, un mouvement social avait réuni 70% de grévistes et une manifestation était organisée devant le rectorat de Poitiers. En cause, une série de « mauvaises nouvelles », 
selon Frédéric Artus, professeur de STI et délégué FO : 
« D’abord le rectorat nous retire une cinquantaine d’heures de cours, ce qui va limiter les dédoublements de classe, notamment dans les disciplines techniques. On nous annonce aussi la suppression d’une classe de terminale alors que les élèves sont déjà en première. Et puis un poste de CPE (conseiller principal d’éducation, ndlr) devrait disparaître, on passerait alors de 5 à 4 alors que les besoins sont là. »

Dans cet établissement de 
1 400 élèves, issu de la fusion des lycées Auguste-Perret et Louis-Armand, la baisse de la dotation horaire globale ne passe pas. D’autant que la Région a enfoncé le clou en annonçant la suppression de 
5 postes d’agents techniques sur d’obscurs « critères de calculs ». 
Les explications de la rectrice sont loin d’avoir convaincu les représentants des enseignants et des parents. « Il y aura un nouveau comité technique paritaire en juin », indique le rectorat. La répartition des postes tient compte de nombreux critères, notamment de la démographie, de l’ouverture de nouvelles options...

Effet de seuil

Lors du comité technique académique du 15 mars, tous les syndicats ont rejeté en masse les moyens alloués à la prochaine rentrée. Rebelote le 29 mars lors de la seconde présentation qui demeurait consultative. « Dans plusieurs établissements, les prédictions du rectorat sont différentes de la réalité, ce qui oblige tout le monde à s’adapter au dernier moment, souligne Alain Héraut, secrétaire académique du Snes-FSU. Par ailleurs, le rectorat préfère charger les heures supplémentaires aux dépens des postes d’enseignants. » Le collège France Bloch-Sérazin pourrait bien perdre en septembre une classe de 3e. « Alors que l’on a le même nombre d’élèves, assure Jules Aimé, professeur d’histoire-géographie et délégué Unsa. Mais le seuil a été relevé. Aujourd’hui, une classe peut comporter 29 à 30 élèves. » Une situation particulièrement difficile à vivre dans ce bâtiment des années 70 où les salles sont petites. 
« On nous demande de personnaliser le travail avec l’élève, c’est impossible », poursuit l’enseignant. Lui rêve d’obtenir les mêmes moyens qu’en Réseau d’éducation prioritaire. Une manifestation s’est déroulée le 17 mars. D’autres pourraient avoir lieu après les vacances de printemps. Parmi les revendications figurent aussi le recrutement de surveillants et d’un second CPE pour 700 élèves. Au lycée Mandela, un préavis de grève a d’ores et déjà été déposé à partir du 3 mai.

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