Jean-Marc Peyrefitte réhabilite Paul Deschanel

Paul Deschanel est resté dans l’Histoire de la IIIe République comme le « président tombé du train ». Derrière la truculente anecdote, qui était-il ? Jean-Marc Peyrefitte le raconte au fil d’une comédie pavée de bonnes intentions, mais trop inégale.

Steve Henot

Le7.info

Qui se souvient de Paul Deschanel, éphémère président sous la IIIe République pour sept mois et trois jours ? Peu de gens en réalité, à l’exception de quelques historiens et… de Jean-Marc Peyrefitte. Fasciné de longue date par cet homme politique méconnu, le réalisateur a décidé de lui consacrer son tout premier long-métrage et, de raconter l’homme derrière le « président tombé du train ».

A ce titre, le cinéaste rejoue le duel qui l’a opposé à Georges Clemenceau, lors de l’élection présidentielle de 1920. Par son éloquence et sa fougue, Deschanel est élu devant le « père la Victoire » avec le plus grand nombre de voix jamais obtenu. Peu enclin à s’éclipser de la scène politique, Clemenceau entend bien saisir toutes les occasions qui lui seront offertes de déstabiliser son adversaire dans ses nouvelles fonctions. Avec quelques libertés prises ici avec la véritable histoire…

Le Tigre et le Président n’en demeure pas moins instructif. Seulement, entre la chronique politico-historique -qui résonne avec l’époque actuelle- et le portrait poétique, le film ne semble jamais trouver le juste équilibre. Et à trop hésiter, finit par manquer d’ampleur, de souffle. Jacques Gamblin et André Dussollier séduisent pourtant par leur fantaisie, sur un fil, insufflant une tendre humanité à l’idéaliste Deschanel et au cynique Clemenceau. Leurs personnages expérimentant qu’il n’y a de pouvoir ni de grande ambition sans souffrance (un état anxio-dépressif pour l’un, l'angoisse de l’oubli pour l’autre).

Comédie de Jean-Marc Peyrefitte, avec Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq (1h38).

DR

À lire aussi ...