Andritz, l’irrésistible ascension

Lauréate du Fonds territoire d’industrie, Andritz Euroslot vient d’investir 475 000€ dans un nouveau centre d’usinage numérique. Spécialiste des surfaces filtrantes en inox, la PME de Scorbé-Clairvaux affiche une croissance insolente.

Arnault Varanne

Le7.info

Elle a beau être « dans la pampa du Poitou », elle n’en reste pas moins très compétitive à l’échelle internationale. Le manque de personnels, la hausse du coût de l’énergie n’y font rien. Andritz Euroslot se développe, avec un chiffre d’affaires de 20M€ en 2022, trois de plus attendus l’année prochaine et 25M€ en 2025. Le tout alors que la PME a traversé une zone de turbulences en 2019, avant l’arrivée de David Lemaître à la direction générale. Dans ce contexte porteur, les effectifs ont grimpé en flèche, de 
87 collaborateurs il y a trois ans à 135 aujourd’hui, apprentis et intérimaires compris. La recette du succès ? « Nous sommes le centre de recherche d’un groupe mondial(*), éclaire le dirigeant. Andritz nous a ouvert des portes. Toutes les décisions de développement de produits, d’investissements sur des machines, de mise en place de nouveaux sites passent par chez nous. »

« Du mal à fournir 
dans les délais »

Histoire de conserver son avance technologique, Andritz a investi dans un centre d’usinage numérique flambant neuf, qui va lui permettre de produire davantage de paniers de compactages, utilisés dans l’agriculture. Une enveloppe de 475 000€ à laquelle l’Etat a contribué à hauteur de 140 000€, dans le cadre de son Fonds Territoire d’industrie. La PME apprécie le geste, d’autant qu’elle se bat avec des concurrents européens, certes, mais aussi indiens ou chinois sur des marchés. D’où l’acquisition de nouveaux robots de soudure et, demain, d’une bobineuse. Andritz aimerait aussi renforcer ses équipes pour ne pas perdre des commandes. « La qualité, on l’a mais on a parfois du mal à fournir dans les délais, notamment pour la filtration industrielle, car on manque de ressources. » 
Les chaudronniers-soudeurs manquent à la pelle dans la Vienne et ailleurs. 


L’architecture, 
l’autre débouché

Au-delà de ses problèmes d’effectifs, l’entreprise surveille de près l’évolution des cours de l’énergie, même si la hausse annoncée semble absorbable. « On devrait passer de 90 000€ en 2022 à 216 000€ en 2023. J’avais anticipé en négociant un contrat d’achat avec d’autres entreprises, il y a plus d’un an. Mais le vrai impact, on va surtout le ressentir sur notre facture de matières premières », 
observe David Lemaitre. Les incertitudes n’empêchent pas Andritz de se projeter, sur ses marchés de prédilection (filtration industrielle et traitement de l’eau, forages en eau, gaz, pétrole et géothermie, internes de réacteurs pour l’industrie pétrochimique) mais aussi sur un débouché plus visible : l’architecture. L’habillage en inox des colonnes de la Bibliothèque nationale de France, c’est elle ! Les aéroports de Dubaï, d’Oman, de Londres ou encore le commissariat du Havre portent aussi en étendard le savoir-faire made in (pampa du) Poitou. 


(*)Andritz emploie 270 000 personnes à travers le monde, sur 280 sites et réalise un chiffre d’affaires de 7Md€. Construit autour de l’industrie papetière, le groupe a racheté Euroslot en 2015. 


À lire aussi ...