Prévention : cap sur les quartiers

Parce que le taux de dépistage du cancer colorectal est deux fois moins élevé dans les quartiers prioritaires de Poitiers, les acteurs de la santé ont choisi de développer de nouveaux outils pour inciter les habitants à prendre soin d’eux.

Arnault Varanne

Le7.info

Le cancer colorectal est le deuxième plus mortel dans l’Hexagone, alors qu’il pourrait être guéri neuf fois sur dix. Le constat est sans appel. Pourtant, dans la Vienne, seuls 37% des hommes et femmes de 50 à 
74 ans, se soumettent à un test régulier (Le 7 n°598). Le taux descend à 20% dans les quartiers prioritaires de la ville où 
« la population est plus éloignée des soins, déplore le Dr Sarah Ettouati, du centre de coordination du dépistage Nouvelle-Aquitaine (CRCDC-NA). Prendre soin de soi n’est pas forcément inné. »

En partenariat avec le centre de santé des Trois-Cités, l’Ordre des pharmaciens, le CCAS, Pourquoi pas la ruche et l’université de Poitiers, le centre de coordination initie une démarche d’« aller vers ». « Avec comme objectif de rattraper les chiffres départementaux », ambitionne Benjamin Daviller, directeur départemental de l’Agence régionale de santé. « Il faut faire en sorte que chaque contact compte », insiste le 
Dr Ettouati. A chaque visite au centre de santé des Trois-Cités, Christelle Fourneau, infirmière en pratique avancée, et Naïma, médiatrice, profitent de l’occasion pour évoquer le dépistage du cancer colorectal. Elles ont identifié 171 patients éloignés, qu’elles comptent bien toucher d’une manière ou d’une autre.

Au-delà, des ateliers santé de l’homme et de la femme vont voir le jour, notamment à Pourquoi pas la ruche, aux Trois-Cités, le 7 juin, au Domaine de Malaguet le 29 juin, auprès des chauffeurs solidaires du CIF-SP... L’objectif ? Casser toutes les représentations. « Il y a la barrière de la langue, une méconnaissance ou encore des difficultés à se déplacer pour certaines personnes », reconnaît Sophie Babin, chargée de santé publique au CRCDC-NA. Ce qui vaut pour le cancer colorectal vaut aussi, hélas, pour les autres pathologies. Une BD et une vidéo devraient appuyer la démarche de prévention sur les réseaux sociaux.

À lire aussi ...