Manon Fradet : « Pas de date de péremption ! »

Implantée à Scorbé-
Clairvaux depuis un an, la sexothérapeute Manon Fradet s’efforce de faire de la prévention auprès des plus de 50 ans sur le lien entre sexualité et santé mentale. Tout sauf une évidence.

Arnault Varanne

Le7.info

Les clichés ont la vie dure. Manon Fradet s’en aperçoit au quotidien auprès de ses patient(e)s, dont la moyenne d’âge tourne autour de 54 ans. « Beaucoup de femmes ménopausées et d’hommes ayant l’impression d’être finis » passent par son cabinet de Scorbé-Clairvaux. Et pourtant, selon le rapport 2021 des Petits frères des pauvres, une personne sur deux de plus de 60 ans a des rapports intimes et 91% des sexagénaires sont satisfaits de leur vie sexuelle. Deux chiffres encourageants qui se heurtent à une réalité, tenace. « Les messieurs ont besoin de se rassurer sur leur virilité et leurs performances et les femmes sur le désir qu’elles procurent chez leur conjoint. »

Dans un cas comme dans l’autre, la sexothérapeute tente de rassurer. Non, « il n’y a pas de date de péremption ! ». Et non, des troubles de l’érection ne signifient pas qu’il faut faire une croix sur sa vie intime, mais au contraire en parler. C’est là que l’ancienne assistante de direction, formée auprès du Cerfpa intervient dans un rapport 
« neutre, dans un cadre de confidentialité et sans notion de jugement ». Il faut parfois une séance, jusqu'à dix pour dénouer les fils du malaise. Reste qu’un élément joue les trouble-fêtes dans la sexualité du quidam : la pornographie. « Omniprésente chez les jeunes », elle touche aussi les générations d’après. 
« Il faut absolument faire la différence entre la fiction et la réalité », balise la professionnelle.

Chez certains de ses interlocuteurs, une libido en berne entraîne perte de confiance en soi, troubles dépressifs, distanciation dans les couples... Les verrous sautent à l’heure où la parole se libère. Et il suffit parfois de 
« quelques trucs et astuces » 
pour passer du tabou à un équilibre retrouvé. « Des petites attentions du quotidien, des gestes, des regards... La sexualité ne se résume pas à une pénétration », conclut Manon Fradet.

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