Environ trente accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) de la Vienne se sont réunis ce mardi, devant le rectorat de Poitiers, pour dénoncer leurs conditions de travail précaires. Ils ont également fait part de leurs inquiétudes quant à l’évolution du métier. Une petite manifestation pour une profession non-syndiquée et qui manque de relais. Voilà pourtant des années que les syndicats donnent l’alerte sur les difficultés des AESH. « Il n’y a que des contractuels, déplore Sandrine Ribardière à la CGT. La majorité des AESH sont à 60%, pas par choix, et touchent 950€ par mois. » Aujourd’hui, ils demandent la création d’un « véritable statut de la fonction publique » de catégorie B, l’augmentation des rémunérations et la garantie d’un temps complet. « Certaines AESH doivent prendre un petit boulot à côté, le rectorat nous envoie même des offres. A 60%, on est à 20h par semaine, mais en comptant les temps de trajets, la préparation des séances, l’administratif, on dépasse parfois les 30h. »
Les AESH déplorent aussi le projet de fusion de leur corps de métier avec les assistantes d’éducation pour créer le poste d’assistant à la réussite éducative. « Cette fusion va mutualiser les compétences et risque d’être problématique. Certes on pourra être à temps plein, mais on aura encore moins de temps auprès des élèves puisque nous serons éducateurs à côté, poursuit Karine Bertrand, représentante des AESH pour la FO. On doit déjà poser nos heures à des moments peu pertinents pour nos élèves. D’un autre côté, on ne peut pas se dédoubler auprès de plusieurs enfants qui ont besoin de nous au même moment. » En France, 288 000 enfants scolarisés en milieu ordinaire ont besoin d’un accompagnement pour seulement 125 000 AESH.