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Les propriétaires de deux-roues mais aussi de voitures sans permis doivent désormais soumettre leur véhicule au contrôle technique. A ce jour, les centres agréés sont encore peu nombreux.
C’est officiel, le contrôle technique n’est plus l’apanage des voitures. Depuis le 15 avril dernier, les deux-roues et autres véhicules de la catégorie L immatriculés sont, eux aussi, obligés de se plier à cet examen. « Cette catégorie regroupe les motos, les scooters, les side-cars, les quads mais aussi les voitures sans permis », précise Régis Debare, dirigeant de PBG Sécuritest Autovision. Avant cette mesure, seules les visites régulières pour l’entretien permettaient de mettre en évidence les anomalies que comportaient ces véhicules. Désormais, 80 points de contrôle seront passés à la loupe. « Il s’agit surtout de contrôles visuels comme la vérification des freins, des pneus, des roulements, de la visibilité ou encore de la pollution », indique le professionnel. Les nuisances sonores et le débridage ne sont pas encore vérifiés. « Cela ne devrait pas tarder à être mis en place mais pour le moment il n’y a pas encore d’appareil adapté. »
Vers l’adaptation
L’annonce est mal passée chez les motards, à l’origine de plusieurs manifestations partout en France (Le 7 n°593). De leur côté, les centres de contrôle technique doivent ajuster leur offre. Dirigeant de quatre centres, Régis Debare comprend la colère des propriétaires de deux-roues et propose ce type de service dans une seule de ses structures, avec précaution. « J’applique la règle mais je tenais à ce que les contrôleurs qui effectuent les tests soient eux-mêmes détenteurs du permis moto. C’est le cas dans mon centre de Migné-Auxances. » Le chef d’entreprise a dû procéder à quelques ajustements. « Mes deux contrôleurs ont dû faire une formation et j’ai acheté du matériel adapté. La loi nous oblige à avoir des béquilles pour les motos mais j’ai choisi une table élévatrice que je dois recevoir d’ici au 15 mai. En attendant, nous ne pouvons contrôler que les scooters et les voiturettes. » Pour le moment, ce nouveau contrôle technique est échelonné en fonction de la date de la mise en circulation. Les premiers véhicules concernés sont ceux immatriculés avant 2017. Les propriétaires ont jusqu’au 31 décembre prochain pour se rendre dans un centre agréé. Au-delà, ils risquent une amende forfaitaire de 135€. Régis Debare, lui, espère une tolérance de la part des forces de l’ordre lors des prochains mois. En effet, la nouveauté de la mesure et le manque de centres agréés peuvent retarder les examens de certains véhicules. « A Poitiers, pour le moment, il ne doit exister que quatre ou cinq établissements habilités. » Comme pour une voiture, un contrôle technique de moins de six mois sera obligatoire lors de la vente d’un véhicule. Il devra ensuite être effectué tous les trois ans contre deux ans pour les automobilistes, avec un tarif moyen de 70€.
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