samedi 02 novembre
A la suite de l’incendie qui a endommagé Saint-Hilaire-le-Grand, à Poitiers, dans la nuit du 3 au 4 octobre, des mesures vont être prises pour sécuriser les différentes églises de Poitiers.
« C’est douloureux », lâche un riverain de la rue Scheurer-Kestner, les yeux humides rivés vers l’intérieur de l’église Saint-Hilaire, à Poitiers. L’édifice religieux du Xe siècle qui abrite les reliques du saint patron du diocèse est fermé jusqu’à nouvel ordre, à la suite de l’incendie survenu dans la nuit du 3 au 4 octobre. « Je suis paroissien à Saint-Hilaire depuis trente ans, je m’y rends trois fois par semaine, j’ai baptisé mes enfants ici ! Cette église, c’est la maison commune. Qu’elle brûle, c’est affligeant, mais quand on sait que quelqu’un a mis le feu délibérément, c’est perturbant… » Les premières constations laissent en effet peu de doute sur l’intentionnalité des faits, survenus entre la fermeture de l’édifice mercredi soir, après la répétition d’une chorale, et son ouverture jeudi matin. Le parquet a ouvert une enquête pour « dégradation et détérioration d’un bien affecté au culte » et les experts de la police scientifique et du Sdis ont passé au peigne fin l’intérieur du bâtiment, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. « L’objectif de tous est de pouvoir rouvrir l’église au public au plus vite », assène Amir Mistrih, adjoint à la Sécurité et à la Tranquillité publique. Une réunion de crise a permis vendredi de prolonger la réflexion entamée dès le 4 septembre entre la Ville, les paroisses de Poitiers et alentours et les polices nationale et municipale, complétés par le Sdis et la Drac. La sécurité de Saint-Hilaire a d’ores et déjà été renforcée, comme la surveillance globale des églises poitevines par les agents de surveillance de la voie publique et la police nationale. « C’est une priorité », garantit Muriel Rault, le directeur interdépartemental de la police nationale.
Quatre églises touchées en trois ans
A moyen terme, « nous allons mener des études de sûreté, église par église, afin de déterminer leur fonctionnement global (portes, éclairage, organisation, clefs…) », annonce Amir Mistrih. De ces études découleront dès novembre des préconisations qu’il appartiendra aux propriétaires -la Ville, l’Etat ou le diocèse- de mettre en œuvre selon leurs moyens. « Une formation va également être proposée par les polices nationale et municipale et les pompiers aux personnes qui s’occupent des églises, souvent des bénévoles. »
Depuis 2022, Saint-Hilaire est le troisième édifice de Poitiers à subir des actes de détérioration, après Saint-Porchaire, Sainte-Thérèse en 2022 et en mai dernier, puis Montierneuf un mois plus tard. A l’heure actuelle, rien ne permet d’établir de lien. Quoi qu’il en soit, « nous ne permettrons pas que des personnes ou des groupes dégradent le climat apaisé qui règne à Poitiers », assure Amir Mistrih. « Il faut que ça s’arrête. Les églises de Poitiers sont très visitées, elles font partie du patrimoine, ce sont des lieux qui doivent rester ouverts, rappelle le père Philippe Genty, curé de la paroisse de la Trinité. Quand vous entrez et que vous voyez l’autel brûlé et les statues tombées au sol, il y a une forme de violence envers la communauté. » Heureusement, même si la fermeture de Saint-Hilaire vient s’ajouter à celle de Notre-Dame, pour travaux, l’offre de la « ville aux cent clochers » est suffisante pour offrir des solutions aux fidèles provisoirement sans lieu de culte.
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