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A Pouzioux-la-Jarrie, le projet immobilier envisagé sur le stade des Arches continue de susciter le débat bien que la mairie ait sérieusement réduit la voilure.
Depuis quelques semaines déjà, le stade des Arches n’est plus accessible dans le bourg de Pouzioux-la-Jarrie. Un grillage entoure un énorme monticule de terre. Le programme immobilier annoncé il y a deux ans par la mairie de Vouneuil-sous-Biard (Le 7 n°557) est entré dans sa phase active. A l’est, près de la Maison des Arches et de l’église, le projet prévoit la construction de halles de 300m2 pour abriter un marché de commerçants non sédentaires. A l’ouest, face à la boulangerie, devrait prendre place un immeuble d’habitation avec des commerces en rez-de-chaussée. A quelques mètres, face à la pharmacie, une maison de santé est aussi envisagée afin d’attirer de jeunes praticiens.
Si le maire de Vouneuil-sous-Biard se dit aujourd’hui « serein » sur la suite du chantier « débuté en toute légalité », Jean-Charles Auzanneau a dû affronter une sérieuse opposition des riverains et aboutir à un compromis. Dès les premiers jours, un collectif de 350 habitants baptisé Préserver Pouzioux s’est mobilisé contre la destruction du stade des Arches, espace de verdure emblématique du bourg. « Nous avons organisé une dizaine de rassemblements et recueilli l’avis des riverains, le maire était bien obligé de l’entendre », se souvient Vincent Defaix, adversaire de la première heure. Exit les 85 appartements qui inquiétaient les voisins. « En réalité, nous avons très vite balayé cette proposition », nuance le maire. Désormais, le programme ne compte plus qu’une vingtaine de logements au-dessus de commerces, dont une supérette et un bar entourés d’un parc. « 470 arbres, 21 000 arbustes, couvre-sol et plantes grimpantes seront ajoutés », précise encore le maire, comme pour démonter l’idée qu’il voudrait goudronner un espace vert.
« Sans lisibilité »
S’il reste « vigilant », Vincent Defaix et d’autres habitants sont plutôt rassurés par cette perspective. Mais dans son camp, certains n’en démordent pas. « Nous sommes contre le saucissonnage de ce projet, modifié au coup par coup sans lisibilité globale et dont le prix augmente », indique Jean-Paul Gatard. Le secrétaire de l’association A2P, créée pour l’occasion, craint que les nouveaux bâtiments « dénaturent l’environnement originel ». Combien sont-ils ? Difficile à dire. En revanche, ils ont obtenu du tribunal administratif de Poitiers l’annulation du permis de construire pour un nouveau stade synthétique. « Il se situait sur une zone agricole protégée », reprend l’opposant.
Le maire a renvoyé la création du terrain à plus tard. Quant au budget, il est estimé à 2M€. « 1,2M€ après subventions, ce qui correspond aux capacités d’investissement de la commune », note Jean-Charles Auzanneau. Qui n’est pas à l’abri d’un nouveau recours en justice sur ce projet.
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