Stéphane Pottier : « L’Arena plaît aux producteurs et aux artistes »

Trois ans après son ouverture, l’Arena Futuroscope a trouvé son public et son équilibre économique. Quatre-vingts événements devraient s’y dérouler en 2025. Une co-production avec le Futuroscope est attendue en 2026, dévoile le directeur général, Stéphane Pottier.

Arnault Varanne

Le7.info

Avec 80 événements en 2025, l’Arena Futuroscope a-t-elle déjà trouvé sa vitesse de croisière après trois ans d’exploitation ?
« Dans un bassin comme Poitiers, c’est ce qu’une salle comme l’Arena Futuroscope est capable d’absorber. Nous n’avons pas aujourd’hui de grosses têtes d’affiche pour lesquelles les coûts de production par rapport à la jauge ne suffisent pas à garantir une rentabilité. En revanche, nous commençons à être identifiés sur le segment des musiques urbaines, notamment le rap français. Nous avons accueilli Ninho l’année dernière, Gazo en octobre (18) et nous avons rentré Ddadja & Dinaz pour l’année prochaine. »

En dehors du PB86, vous allez accueillir l’équipe de France de volley, le Trophée des champions de handball, il y a eu du MMA, du futsal, de la TeamGym le week-end dernier...
« On ne pourra pas faire beaucoup plus sur les événements nationaux. Mais le fait de décrocher la Leaders Cup de basket en février 2026 est un joli coup. L’événement se déroulait chez Disney jusqu’à l’année dernière (au palais des sports de Caen en 2025, ndlr). On aura les meilleures équipes françaises ici. Ce serait sympa, dans l’idéal, que le PB puisse être dans les quatre premiers de Pro B pour évoluer à domicile. Au-delà, on espère faire revenir l’équipe de France de handball l’année prochaine. Si on se maintient à ce niveau-là, on aura atteint un standard très intéressant. »

L’Arena a accueilli 450 000 visiteurs en trois ans, le succès populaire est-il au rendez-vous ?
« Clairement, oui. Dans notre business plan, nous devions être déficitaires les deux premières années, cela n’a pas été le cas. C’est une belle surprise liée à trois phénomènes : le public de la Vienne achète des billets et vient aux spectacles. Nous allons désormais être sur 200 000 spectateurs par an. L’Arena plaît aux producteurs et aux artistes, ils aiment cette salle. Enfin, nous mettons beaucoup d’énergie pour nous hisser aux meilleurs standards de la profession. Après, rien n’est gravé dans le marbre, il faut rester vigilant, modeste et ambitieux. »

« Nous allons désormais être sur 200 000 spectateurs 
par an. »

La Chambre régionale des comptes a pointé la dette grandissante du Département liée à l’Arena. Comment réagissez-vous ?
« La société d’exploitation n’est pas endettée, elle va même sortir un bilan comptable excédentaire pour cette troisième année d’exploitation. Le rapport de la Chambre régionale des comptes mentionne que la dette du Département a augmenté avec l’Arena, ce qui est normal puisque c’est lui qui a supporté l’investissement. L’incidence des taux pèse un peu plus qu’initialement prévu. De notre côté, nous avons réinvesti 300 000€ en trois ans dans l’équipement. »



Les synergies avec le Futuroscope voisin sont-elles totalement abouties ?
« Beaucoup de ces synergies sont aujourd’hui peu visibles de l’extérieur. Mais nous devons être l’un des seuls acteurs locaux à faire travailler le parc sur des contrats de prestation liés à la restauration, à l’entretien et la maintenance technique. Au-delà, nous commençons à vraiment bien travailler sur l’événementiel d’entreprise. Le Futuroscope a des demandes de grands groupes et nous avons la plus grosse capacité d’accueil de la Vienne. »

Le Futuroscope avait produit un spectacle à l’Arena, le Slava's Snow Show, à l’été 2022 avec un succès mitigé. Quelles sont les pistes communes pour l’avenir ?
« L’idée d'installer un show en résidence sur des périodes estivales est quelque chose d'extrêmement compliqué parce qu’on n’a pas les niveaux de trafic que peuvent avoir des villes comme Paris. Avec le Futuroscope, nous avons une stratégie pour aller plus loin. Sur Miss France ou le Trophée des champions de handball, nous avons mis des moyens humains et financiers en commun. La prochaine étape est de travailler en 2026 à co-produire un très très gros événement de signature internationale à l’Arena, que nous co-exploiterons. »

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