Coralie Arc, Iron Woman

Coralie Arc. 31 ans. Poitevine d’adoption. Angoumoisine de naissance. Coach sportive. Ancienne ingénieure de recherche. A contribué au programme D-Day en vue des Jeux olympiques. Triathlète. Vient de boucler son premier Ironman, à Carcans.

Arnault Varanne

Le7.info

Les cycles olympiques durent quatre ans, le sien s’est donc terminé en décembre 2024, quelques mois après la clôture des JO de Paris. Son D-Day à « elle » a consisté, comme ingénieure de recherche en post-doctorat, à participer à un programme de suivi des performances des nageurs français. Ou comment « optimiser leurs stratégies de récupération », notamment grâce à la cryostimulation. « Cette partie-là était très intéressante, mais ce qui va autour des publications scientifiques, leur rédaction... » 
Coralie Arc laisse les points de suspension dérouler le fil de sa pensée. La jeune femme de 31 ans préfère aujourd’hui « le terrain » d’une salle de sport poitevine à l’enceinte feutrée du laboratoire Move.

Sweat à capuche de l’université de Poitiers sur les épaules, la Sojaldicienne (de Soyaux, donc) d’origine dépeint son nouveau quotidien de personal trainer, coach sportive dans la langue de Molière. Pas de cas clinique à traiter, juste 
« des clients qui veulent perdre du poids, renforcer leur masse musculaire, se remettre au sport ». A son arc, Coralie ajoute d’autres cordes : des massages de récupération, des bilans nutritionnels, la préparation physique des nageurs du Stade poitevin natation ou encore quelques heures d’enseignement d’anatomie et physiologie auprès des futurs coachs sportifs au Creps de Boivre. Pas mal pour quelqu’un qui n’a « jamais vraiment su quel métier [elle] exercerait ». Pouvait-il en être autrement avec des parents « prof des écoles et institutrice en maternelle » fondus de sport ? « Mon père faisait du triathlon et ma mère nous a toujours poussés à essayer pas mal d’activités. » Bon sang ne saurait mentir. D’Angoulême à Poitiers, en passant par Montpellier et Valence, Coralie a vu du pays, beaucoup étudié, avec parfois le sentiment de naviguer à vue. « Toute petite, j’ai d’abord voulu être sportive de haut niveau. S’entraîner, manger, dormir, ça me paraissait sympa comme vie. Plus tard, le métier de kiné m’a tentée aussi. » 


« S'entraîner, manger, dormir, ça me paraissait sympa comme vie. »

Son master en préparation physique et technique et recherche en physiologie l’a finalement menée sur la voie d’une thèse à l’intitulé un brin énigmatique : 
la régulation des défenses antioxydantes dans la prévention du déconditionnement musculaire. « Moi-même, ça ne m’a pas passionnée... C’était beaucoup de travail en laboratoire, avec un travail sur le modèle animal. Ça n’avait pas beaucoup de sens pour moi. »


Coralie Arc met depuis longtemps ses connaissances approfondies du corps humain à son service. « Compétitrice » dans l’âme, la trentenaire pratique aujourd’hui le triathlon, après la natation et la gym en compétition et quelques marathons disputés à Valence. Samedi, elle s’est lancé un défi XXL, jusque-là inédit : disputer l’Ironman de Carcans, soit 3,8km de natation, 180,2km de vélo et 42,195km de course à pied. Vertigineux. Et couronné de succès. « Je m’étais fixé moins de 11h, j’ai terminé en 9h56 (5e) avec de bonnes conditions toute la journée. Ça s'est très bien passé, j'ai même été en tête jusqu'au 120e kilmomètre de vélo », savoure Coralie. Le tout sous le regard d’une partie de sa famille. La pensionnaire du Stade poitevin triathlon -elle a dépanné sur quelques manches de D1 et 2022 et 2023- a un frère et trois sœurs, elle est la deuxième de la fratrie. « Les deux dernières de 18 et 22 ans me font dire que je n’ai pas 31 ans ! » 
L’une suit ses traces, en 
1re année de Staps à Angoulême. 


Au soleil

Parce qu’elle se « lasse vite des choses quand elles ne sont pas importantes », la coach sportive se projette peu. Tout juste consent-elle à dire que « dans dix ans, [elle] se voit avec des enfants et du soleil ». Sa parenthèse espagnole l’a convaincue qu’elle était faite pour vivre sous des latitudes plus chaudes. En attendant, Coralie entend 
« saisir toutes les opportunités professionnelles ». « Pas très patiente » mais plutôt « bienveillante et organisée », elle se nourrit du « contact avec les gens » et vante les vertus du sport à qui veut l’entendre. L’état du monde ? « Je suis assez sensible à l’environnement, je suis végétarienne depuis cinq ou six ans. Le fait de voyager me pose aussi question. » Pas sûr donc que la Poitevine participe un jour à l’Ironman d’Hawaï, le Graal des forçats de l’effort. Elle doit déjà récupérer de son premier Iron Man. Qu’à cela ne tienne, d’autres défis l’attendent. « L’avantage dans un sport d’endurance, c’est que l’âge n’est pas un frein à la performance ! »

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