Dans une lettre ouverte, Jean-Claude Miot, dirigeant emblématique, s'interroge sur l’héritage réel des JO de Paris légué aux fédérations locales. Manque d’infrastructures, pénurie de bénévoles, budgets rabotés... La dynamique olympique semble déjà loin.
« Sommes-nous revenus à la case départ ? » C’est par cette question que débute la lettre ouverte de Jean-Claude Miot, vice-président du Comité départemental olympique et sportif (Cdos) de la Vienne, qui s'adresse aux élus et parlementaires. Une fois l’euphorie des JO retombée, que reste-t-il pour le sport local ? Pas grand-chose, semble-t-il malgré l’excédent budgétaire de 76 M€ dévoilé par le Comité d’organisation des Jeux, le 9 juin dernier. A peine la flamme olympique éteinte, le gouvernement Barnier a annoncé à l’automne une coupe sévère dans les crédits du ministère des Sports. Certes, l’effort sera moins brutal que prévu (34M€ au lieu des 174M€ initialement évoqués), mais l’inquiétude demeure. Teddy Riner, Nicolas Batum et 425
athlètes engagés aux JO de Paris ont signé une tribune pour alerter sur les conséquences de ces coupes. « Moins d’argent, c’est moins d’activités physiques à l’école, moins d’éducateurs, moins d’accompagnement pour les athlètes, et un manque de considération envers les bénévoles », rappelle Jean-Claude Miot. Mais la casse ne s’arrête pas là. Raboter le budget des sports, c’est aussi rogner son rôle sur les questions de santé et bien d’autres aspects. « C’est aussi un rempart contre les fractures sociales et territoriales. Dans une société aussi polarisée, le sport à son rôle à jouer. »
Un héritage
en demi-teinte
Parmi la vague de déception, quelques maigres satisfactions émergent. Au niveau national, le nombre de licenciés dans l’ensemble des fédérations a augmenté de 5% à la rentrée 2024, avec des progressions marquées en tennis de table et en escrime, deux disciplines portées par les talents français. Mais sur le terrain, une étude de l’université de Poitiers indique qu’un club sur quatre dans la région a du mal à absorber cette hausse. En cause :
le manque de bénévoles, une absence d’infrastructures et des locaux saturés. Dans la Vienne, la natation et le tennis de table sont particulièrement touchés.
« On a eu un peu plus d’inscriptions d’adultes en septembre, mais rien d’exceptionnel. Et nous sommes déjà à notre capacité maximale », explique Marc Brishoual, directeur technique du Stade poitevin natation. Même constat au Ttacc 86. « On a enregistré 42 nouveaux licenciés. Nous avons la chance d’avoir des infrastructures, grâce à la fusion de trois clubs, mais peu de personnels pour encadrer », regrette Philippe Lion, co-président. Un sacré contraste avec les excellents résultats français aux Jeux.