En signe de protestation, la représentante du Conseil régional, les parents d’élèves et l’ensemble des syndicats ont quitté, cet après-midi, le Conseil académique de l’Education nationale (CAEN), réunion traditionnelle qui visait à faire le bilan de la rentrée scolaire.
Tout avait pourtant bien commencé. Effectifs, ouvertures et fermetures de classes… La rectrice, Martine Daoust, avait invité les partenaires sociaux de l’Education nationale à un bilan de rentrée. Les syndicats s’apprêtaient à dénoncer les suppressions de postes d’enseignants. Laurent Cardona, secrétaire départemental du SE-Unsa, raconte la suite : « Les dernières diapositives faisaient l’apologie de la politique sarkoziste, notamment sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. La rectrice a utilisé des donnéxes nationales qui n’avaient rien à faire dans une réunion académique. »
En pleine période d’élections professionnelles, les organisations syndicales se sont fendues d’un communiqué commun pour expliquer leur départ : « Nous avons été très choquées par le document préparatoire qui se révèle être une propagande pour la politique gouvernementale actuelle, politique dénoncée par la Cour des comptes, le Haut conseil de l'éducation et de l'évaluation, l'OCDE, le Conseil économique et social, le Conseil d'Etat et dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle mène le service public d'éducation droit dans le mur. » En s’adressant directement à la rectrice, les représentants syndicaux ont tenu, ensuite, à « rappeler le devoir de neutralité de tout fonctionnaire, aussi haut placé soit-il ».
« Surprise par la teneur très politique des documents préparatoires qui lui ont été adressés », Françoise Mesnard, qui co-présidait la séance pour la Région, est également partie. « Le Conseil régional ne peut cautionner plus longtemps la démolition délibérée du service public de l'éducation, à laquelle s'ajoute le refus de dialogue de la rectrice », a indiqué l’intéressée. Avant de déplorer que « le groupe de travail sur l'avenir des BTS en région, pourtant acté en CAEN, n'a toujours pas été mis en place malgré de nombreuses relances. Et que le rectorat réunit les directeurs de CFA sans en informer et sans inviter la Région, qui a la compétence de l'apprentissage. »
Dans un communiqué, la rectrice "déplore la désertion du CAEN par les syndicats et la région à un moment où il est reproché un manque de dialogue. Dialogue qui, de ce fait, est mis à mal par la politique de la chaise vide". Elle indique que le diaporama incriminé est en ligne sur le site de l'académie. Le public jugera.
Les mécontents, qui ont pris soin d’émarger avant de quitter la salle, ne devraient pas être reconvoqués pour le CAEN. Ils attendent « un changement de comportement » de Martine Daoust avant la prochaine réunion dont la date n’est pas encore fixée.