Les facultés à la diète

Dès septembre, les facultés devront répercuter une réduction de moyens décidée en début juillet. Certaines grincent des dents.

Romain Mudrak

Le7.info

« Le conseil de l'UFR Sciences Humaines et Art, réuni le 4 juillet 2011, a pris connaissance de mesures décidées par la présidence de l'université, en contradiction avec ses engagements antérieurs et des décisions de son Conseil d'administration (…). Il demande donc un moratoire pour l’ensemble de ces décisions concernant l’année 2011-2012. » Le communiqué envoyé le 5 juillet par le doyen Yves Jean fait apparaître une véritable scission avec l’équipe présidentielle. En cause, une importante réduction des moyens horaires alloués à la faculté, et surtout le « non-paiement envisagé de certaines heures complémentaires».
Toutes les composantes sont impactées. Le lundi 11 juillet, le Conseil d’administration de l’université a entériné des décisions qui se chuchotaient déjà dans les couloirs des UFR. Il a demandé à toutes les facultés de réduire, dès septembre, l’offre globale de formations de 10 000 heures. En quatre ans, l'objectif serait de passer de 440 000 à 400 000 heures afin de revenir aux standards des établissements de taille semblable et de dégager des moyens d'investir dans de nouvelles voies (aide à la mobilité internationale...).
Le doyen de Sciences Humaines affirme que cette décision va l’obliger à supprimer 8 000 heures de formation d’ici à 2014, dont 1 800 heures dès la rentrée de septembre, « autrement dit, l’équivalent de trois années de licence de psycho ». En Sciences du sport, où le nombre d’étudiants, bien qu’en croissance, reste moins important, Laurent Bosquet n’aura pas à rendre d’heures cette année. Mais il ne pourra pas créer les options prévues. Lui comprend les motivations de la présidence. En revanche, le point d’achoppement vient du calendrier : « Il était difficile d'évaluer l’ampleur des efforts à fournir tant que les fiches de service n’étaient pas remontées des facultés. C'est de notre faute. En juin, les décisions sont tombées, ce qui se révèle court en termes d’organisation. » La rentrée s'annonce à coup sûr houleuse. 

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