Malik Djoudi : « Un beau cadeau »

Tempéraments, le second album de Malik Djoudi sorti en 2019, est nommé parmi les Révélations des 35es Victoires de la musique, qui auront lieu ce vendredi. Une reconnaissance qui touche le Poitevin, désormais installé à Paris. Entretien.

Steve Henot

Le7.info


Malik, votre dernier album est nommé parmi les Révélations aux 35es Victoires de la musique. Que cela représente-t-il pour vous ?
« C’est être salué par le métier, par le public… Je trouve ça génial, je ne m’y attendais pas du tout, je ne le réalise pas encore. Je me souviens que, tout petit, je regardais les Victoires de la musique et je me disais : « Oh, un jour, j’aimerais bien être là. ». Pour moi, c’est un très beau cadeau. Mais je le prends davantage pour l’album que pour moi (rires). »

Être nommé Révélation à 40 ans, c’est un beau symbole, non ?
« Cela prolonge ma jeunesse, tu vois. Tous les projets ont leur temporalité et moi je suis là, en ayant fait pas mal de choses avant… Je prends ça avec légèreté parce que j’ai l’âge, aussi. Si cela m’était arrivé à 20 ans, je serais peut-être différent. Je le dois aussi à ma famille, mes amis, mes proches, mon cercle. Je me fouterais des claques si jamais je changeais. Je viens de la campagne, moi ! »

De plus, Tempéraments vient tout juste d’être réédité.
« Je suis toujours étonné, émerveillé de savoir que cet album vit, comme le premier qui a vécu et vit encore. Je trouve ça fou, car il y a des disques qui sortent et dont on entend parler peu longtemps… S’il y avait de la pression ? Un petit peu, oui. On dit toujours que le deuxième album est toujours difficile à faire… J’espérais juste qu’il vive. Mais aujourd’hui, je me sens plus en confiance. Mon premier album m’a relancé. Je ne pourrais jamais rien faire d’autre que de la musique, parce que c’est vital. »



Pour votre duo avec Etienne Daho, vous avez fait appel à Philippe Zdar, disparu en juin 2019, et êtes donc l’un des derniers artistes à avoir collaboré avec lui…
« C’est mon mentor, un homme hors du commun, un génie, quelqu’un qui vit ce qu’il fait. Derrière la console, il danse, joue avec les boutons, triture, cherche… Et puis, il est à l’écoute, s’adapte, il est intelligent. C’est un magicien… Tu vois, je le sens toujours présent. Il a bossé avec les plus grands, c’est une brute quoi. Un de mes rêves était de travailler avec lui et je l’ai réalisé, c’était génial. Toutes ces rencontres, c’est aussi grâce à mon label. »

Vous êtes-vous bien acclimaté à la vie parisienne ?
« J’avais quitté Paris à 25 ans, je la détestais. J’y suis revenu il y un an et demi. Aujourd’hui, je l’adore, j’y ai une belle famille musicale. Là-bas, quand tu vas au marché, tu peux y être très anonyme. Et j’adore y sortir, il y a énormément de choses à aller voir. Culturellement, c’est génial, mais à Poitiers aussi. Je dis toujours que je suis de Poitiers. J’adore y revenir parce que j’y ai mes amis, ma famille… Cela permet de prendre l’air, j’aime bien ça. J’y serai toujours attaché, peut-être même que je reviendrai y habiter. Je suis fier de ma ville. »

La semaine dernière, dans le cadre de la carte blanche au label Cinq7, vous avez surpris les Poitevins en assurant un DJ set au Tap.
« J’ai découvert l’art de mixer que très récemment. Je ne prétends pas savoir le faire, mais je trouve ça génial. C’est autre chose que de chanter ou de jouer, mais je pense que ça peut devenir un instrument. Cela me donne envie d’approfondir et d’en faire d’autres. »

De là à alimenter le troisième album ?
« Cela peut être une source d’inspiration, oui. Les rythmes, voir comment les morceaux club sont faits, comment ils évoluent, c’est assez chouette. En tout cas, je commence à m’y m’être. Je réfléchis beaucoup, j’expérimente… Revenir à l’anglais ? Pourquoi pas, mais j’ai trouvé mon axe artistique dans la langue française, que j’aime beaucoup. Et j’ai envie d’aller plus loin encore, de découvrir. Peut-être ramener un peu de joie, on verra. »

DR - Marcel Hartmann

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