Seattle, épicentre de la pandémie aux Etats-Unis

Nelly, 35 ans, vit à Seattle depuis presque deux ans. Le secteur de la restauration dans lequel travaille cette Poitevine expatriée est à l'arrêt depuis quinze jours. Elle raconte son quotidien dans l'une des villes les plus touchées par le Coronavirus.

Laurent Brunet

Le7.info

Les cerisiers en fleurs, le ciel sans nuage et le bruit des tondeuses annoncent l’arrivée imminente du printemps et pourtant les rues restent désertes. Les façades des restaurants se recouvrent peu à peu de panneaux en bois et les rares passants gardent leurs distances. Ici aussi le tremblement de terre du Coronavirus a bouleversé la vie quotidienne.

Les derniers chiffres annoncent 1 359 cas de Coronavirus dont 100 morts, ce qui fait de Seattle l'un des principaux foyers d'infection des Etats-Unis. Dans l’Etat de Washington, ce sont 2 580 cas qui ont été confirmés dont 132 décès. Pour l’instant pas de mesures radicales de confinement, il est toutefois recommandé de rester chez soi et de ne sortir que pour les besoins essentiels. Les marches à pied, footings et balades en vélo sont recommandées si une distance de sécurité de 6 pieds (soit près de 2 mètres) est respectée entre chaque individu. Seuls les supermarchés, pharmacies et stations essence restent ouverts. Les restaurants tentent de survivre en proposant la vente à emporter ou les livraisons.

Pas de chômage pour les travailleurs étrangers
Dimanche, lors de l’annonce de la mise en quarantaine, ce sont des centaines de commerces et restaurants qui ont fermé leurs portes, entraînant la perte d’emplois de milliers de vendeurs, serveurs et cuisiniers. Le chômage ici représente entre 50 et 60% de l’ancien revenu -n’incluant pas les pourboires- et pour tous les immigrés non-résidents (comme moi), les droits au chômage sont inexistants.

Les « techs » en télétravail
Les propriétaires ont été appelés à faire un geste pour toutes les personnes en situation de précarité, les remboursements de prêts ont été gelés pour la plupart et les banques ne facturent plus d’intérêts débiteurs. Du côté des « techs » travaillant pour Microsoft, Google ou Amazon, ils ont été mis en télétravail dès le 4 mars sans réduction de salaire.

Petit à petit, chacun trouve ses marques dans ce nouveau quotidien, fait des listes de toutes ces choses que nous n’avions jamais le temps de faire et petite anecdote amusante, il est de plus en plus courant de voir des personnes dénudées vaquer à leurs occupations à travers les fenêtres de leurs maisons et appartements. Autant se sentir à l’aise chez soi maintenant que nos maisons deviennent nos seuls univers !

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