Petit journal d'une confinée pas toujours très fine. Jour 7.

Chaque jour, la rédaction donne carte blanche à une Poitevine confinée parmi les autres. Une quadragénaire en « quarantaine », dont la plume vous accompagnera au cours des prochaines semaines.

Arnault Varanne

Le7.info

Nouvelle journée de confinement. Aujourd’hui, je me prépare à ma sortie au « drive » de demain. Je ne suis pas sortie depuis sept jours, comme beaucoup j’espère. J’ai un peu l’impression de préparer un grand événement. Comme si nous étions en pleine tempête, je ne meurs pas d’envie de mettre le nez dehors, même si je sais que je vais respecter à la lettre les « gestes barrière ».

J’aurais clairement préféré être livrée à domicile (cette question me gêne pourtant concernant les livreurs), mais je n’ai pas trouvé à temps d’enseignes la pratiquant. Ce n’est pas grave, voyons le positif. M’extérioriser va me faire le plus grand bien et je serai heureuse lorsque j’aurai mes denrées à la maison ! On vit décidément une drôle d’époque, mais il s’agit de se montrer fort. Il y a pire que ma situation.

C’est d’ailleurs surprenant parce que, même si pathologie à risques il y a, je ressens une certaine culpabilité. J’ai en effet la chance de bénéficier du confort procuré par le téléphone, Internet, le « drive » voire mieux encore. Et je me dis que d’autres, ou à d’autres époques, avaient tellement moins. Mes conditions sont plus qu’acceptables, et je pense notamment à toutes ces personnes sans toit sur le territoire national. Tous ces réfugiés également. Ces gens ont pris la route ou la mer pour échapper à un destin malheureux, trouver une terre d’accueil et doivent à présent faire face à une troisième dimension sans parfois pouvoir mettre leurs enfants à l’abri… Tout cela est bien triste.

Bien triste, surtout lorsqu’on remarque que certains ne respectent toujours pas les consignes. Ma volonté m’amène à moins me connecter aux réseaux sociaux. Lorsque c’est le cas, comme en ce milieu de journée, je peux encore lire des commentaires de gens indignés par des comportements dans certains lieux poitevins. Clairement, entre cela et les impatients, indécents… qui se demandent quand tout cela va prendre fin, ma tension monte ! Ce n’est pas la date, mais la manière dont cela va prendre fin qui me préoccupe. Bref, je laisse ces fichus réseaux sociaux vecteurs de négatif.

Ma reprise de l’activité physique porte ses fruits, je me sens un peu moins « groggy » et j’ai même quelques courbatures. Comme quoi, en appartement, on peut aussi travailler ses muscles. Je m’octroie à présent chaque jour un petit plaisir pour les papilles. Aujourd’hui, en prévention, une tisane de thym pour le système ORL et des dattes pour mon moral !

Dans le même sens, moi qui adore la radio, je me suis branchée sur les « Grosses Têtes », et c’est cocasse ! Je suis d’abord très agréablement surprise que l’émission se poursuive, même si RTL n’accueille bien sûr plus d’invités. Et entre les vedettes en confinement appelées à la radio et la bonne humeur des courageux en plateau, qu’est-ce qu’on se marre ! Le mieux : Kersauson en replay, ça vaut le détour !

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