Le vélo prend ses marques à Poitiers

Au-delà des aides financières, trois parcours sécurisés pour les cyclistes verront le jour à Poitiers d’ici fin juillet. Parmi eux, la pénétrante. L’objectif ? Renforcer la place du vélo dans les déplacements urbains. Les usagers veulent aller encore plus loin.

Romain Mudrak

Le7.info

L’expérimentation va commencer... Imaginez la pénétrante ouverte aux cyclistes ! Les modalités seront définies cette semaine, mais le principe d’un espace partagé et surtout sécurisé entre vélos et véhicules à moteur sur la voie André-Malraux -13 000 véhicules par jour- est acté par Grand Poi- tiers. La piste ira de Notre-Dame à l’avenue de Northampton, entre Beaulieu et Saint-Eloi, et permettra d’accéder à toutes les intersections existantes, dans les deux sens, avec un blocage des voitures à la clé. Date d’ouverture : d’ici fin juillet.

Le vélo avait déjà occupé une place de choix dans la campagne des élections municipales (cf. repères). Le Covid-19 et la mise en cause des activités humaines dans sa propagation ont accéléré le calendrier. L’objectif ? Réduire le nombre de véhicules polluants et renforcer la place des transports collectifs ainsi que du vélo dans les déplacements urbains quotidiens. La Ville a acheté deux cents vélos à assistance électrique supplémentaires qu’elle mettra prochainement en location. A partir du mois de juin, Grand Poitiers offrira jusqu’à 250€ de réduction aux six cents premiers Poitevins qui investiront dans un vélo électrique(*).

Et le Pont-Neuf ?

Le viaduc Léon-Blum est désormais ouvert aux cyclistes dans les deux sens. Oui, ce n’était pas le cas jusque-là ! Et d’ici la fin juin, deux autres itinéraires bénéficieront d’un aménage- ment spécifique. D’abord, le Faubourg-Saint-Cyprien, qui relie le pont aux Trois-Cités, sera réservé aux vélos dans le sens de la montée. Les voitures et les bus seront orientés vers le Fief de Grimoire. Ensuite, une autre piste sera sécurisée dans la montée du boulevard Coligny. Le but ? Faciliter l’accès au CHU et au campus, où se concentre beaucoup de monde. « Insuffisant », estiment déjà les usagers réguliers. « Il faut multiplier les solutions et oser s’attaquer aux vrais problèmes », renchérit Gildas Merceron. Son association VéloCité 86 a publié sur son site un comparatif pour aller de l’hôtel de ville au stade Rebeilleau, porte d’accès vers le campus et le CHU. Bilan : il faut passer par le Faubourg-du-Pont-Neuf ! C’est plus court, plus rapide et moins pentu... Sauf qu’évidemment, il faudrait détourner les voitures. Et ça, la mairie n’est pas prête à le faire. En revanche, la rue de la Pierre-Levée pourrait être réservée aux vélos. La pro- position est sur la table.

(*) Renseignements auprès de l’agence Cap sur le vélo, parking Toumaï.

MUNICIPALES
Le vélo déjà dans l’œil des candidats
Depuis la fin du confinement, le vélo apparaît comme le meilleur moyen de respecter les consignes de distanciation tout en gardant une activité physique. Mais son usage plus étendu figurait déjà dans tous les programmes des candidats aux Municipales à Poitiers. Parmi ceux qui concourront au second tour, le 28 juin prochain, Alain Claeys opte pour « 20km de vélo express », une piste cyclable à double sens, dont fait partie la pénétrante. Le maire sortant veut aussi des parkings sécurisés, notamment dans les résidences gérées par des bailleurs sociaux. Il souhaite lancer une étude pour des vélos électriques en « semi-free floating », où chaque vélo appartiendrait à un habitant investisseur. De son côté, Poitiers Collectif a publié dès le 27 avril sur son site un appel pour que le Faubourg-du-Pont-neuf soit réservé aux cyclistes dans le sens de la montée jusqu’à la route de Gençay. Au-delà, le groupe entend développer « massivement » le réseau de pistes cyclables sécurisées sur Grand Poitiers en réduisant « les 2x2 voies en agglomération au profit de couloirs bus/cyclables ». La liste conduite par Léonore Moncond’huy veut augmenter le parc de vélos, mettre des vélos-cargos en location, équiper les bus de rails à vélo et tester un système de vélos électriques gratuits en libre-service. En fin, Anthony Brottier s’est réjoui, le 1er mai dernier sur les réseaux sociaux, de la mise en place par le gouvernement d’un « fonds spécial de 20M€ pour le développement de l’usage du vélo » (avec notamment une aide forfaitaire de 50€ pour réparer son vélo). Le candidat LREM veut lancer « une offre de vélos en libre-service dans tous les quartiers ». Une fois déployé, le réseau de « pistes cyclables sécurisées » reliera les zones d’habitation et d’activités ainsi que les communes limitrophes. Il plaide aussi pour « faciliter le passage d’un mode de transport à un autre ».

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