Appel à un vrai changement de cap

Le Regard de la semaine est signé Pascal Pérennès.

Le7.info

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Mais qu'est-ce que c'est que cette « civilisation » qui exploite encore plus de 150 millions d'enfants à travers le monde ? Et qui pour les autres, plus riches, leur met de nouvelles dettes sur le dos ! Aucun mea culpa pour la mauvaise direction prise depuis tant de siècles, où l'on cherche à produire toujours davantage plutôt qu'à vivre simplement sur cette pauvre planète toujours plus pressée comme un citron... 

Soudain, en mars 2020, tout s’arrête ! Et voilà, pendant deux mois chacun reste confiné chez soi (si on en a un). La décroissance tant honnie et crainte par les économistes s'installe globalement, brutalement, en attendant que la courbe des décès de la Covid-19 diminue enfin. Après un tel choc, on s'adapte ? NON, dès le déconfinement, nous cherchons à repartir comme avant, à « rattraper le retard ». N'a-t-on pas compris qu'un billet de banque est moins efficace qu'un pauvre masque face à la contamination ? 

Lançons un appel à toutes les intelligences et à tous les courages, pour qu'à l'échelle mondiale, de nouvelles forces vives démocratiques, humaines et mesurées s'identifient, se regroupent, se fassent élire, prennent le pouvoir, réussissent la désescalade économique nécessaire au sauvetage des enfants de nos enfants. Nous y sommes presque arrivés avec l'armement (pas de Troisième Guerre mondiale) puis avec le nucléaire (« seulement » deux catastrophes), pourquoi n'y arriverions-nous pas cette fois-ci avec l'économie ? 

Nelson Mandela disait « Dans la vie, je ne perds jamais ; soit je gagne, soit j’apprends ». Là, nous venons de « gagner » un virus sans vaccin et, surtout, sans réussir jusqu’alors à en tirer le moindre enseignement pour changer mondialement de direction. Le virus mute, pourquoi pas nous ? Comment en être encore à faire une rentrée avec l'économie de marché alors que l'on devrait passer à l'économie de la planète ! Arrêtons de nous mentir. Certes, c'est si profond qu'il est naturel que ce ne soit pas immédiat, notamment par les pouvoirs en place, mais si peu de signes de prise de conscience exposés, ça promet... Pourvu que cet appel d'un modeste colibri, soit entendu et repris ! Telle une bouteille à la mer... 

CV express

Pascal Pérennès. 55 ans. Marié, trois enfants. Professionnel de la mise en œuvre d'une politique du cinéma pour une collectivité territoriale depuis vingt-trois ans. A écrit, produit et réalisé le moyen métrage OUI, sorti en 1995, premier volet d'un triptyque dont les deux autres volets s'intituleront NON et Peut-être...

J’aime : la vie, la Terre, les arts, serrer ma femme dans mes bras, Paul Valéry, le thé, accepter sa finitude, les parfums légers, Duke Ellington, les tomates, l'ironie (surtout picturale), les alexandrins et la bossa nova.

J’aime pas : les pubs radio, l’égoïsme, les extrêmes et, surtout, l'acceptation fataliste face aux vanités, à la cupidité et aux hypocrisies. Cette acceptation est désormais résumée dans différentes formes de déni vis-à-vis d'un monde bouleversé.

Photo DR Sébastien Laval

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